Page 6 - castafiore_PAC
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uis, des Tintintégristes indignés se sont récriés :
« Vous insinuez que la Diva serait un Divo ? ! Pire encore,
un transsexuel ? Que le Grand Cric vous croque ! »
Et d’ajouter que ce visage glabre, ce menton et ces joues
qui jamais ne bleuissent au petit matin, sont les signes qui
démentent une hypothèse aussi extravagante.
Désolé, je n’insinue rien. Pas de sous-entendu ou d’équi-
voque dans mon constat. Non seulement j’affirme que la
Castafiore n’est pas tout à fait une femme, mais je vais
bien au-delà de cette hypothèse.
Si la célèbre cantatrice n’est pas tout à fait une femme,
elle n’est pas non plus tout à fait un homme. Et pour
cause : Bianca Castafiore, le Rossignol milanais, disons-le
tout de suite, est un castrat. Le dernier castrat !
Voilà une révélation considérable. Restait à l’étayer de
preuves irréfutables.
J’entrepris donc de réunir un dossier aux pièces aussi
incontestables que volumineuses. Sachant les admirateurs
de la Castafiore impatients de découvrir quelle fut la vie
de leur idole, je leur livrai, il y a quelques années de
cela, le résultat de mes recherches. Le tout consigné en
un essai1 où, si j’en vins à l’essentiel, ce fut néanmoins
au prix d’ellipses et de raccourcis frustrants. La moindre
1. Albert Algoud, La Castafiore, biographie non autorisée, Hugo&Cie, 2006.
« Vous insinuez que la Diva serait un Divo ? ! Pire encore,
un transsexuel ? Que le Grand Cric vous croque ! »
Et d’ajouter que ce visage glabre, ce menton et ces joues
qui jamais ne bleuissent au petit matin, sont les signes qui
démentent une hypothèse aussi extravagante.
Désolé, je n’insinue rien. Pas de sous-entendu ou d’équi-
voque dans mon constat. Non seulement j’affirme que la
Castafiore n’est pas tout à fait une femme, mais je vais
bien au-delà de cette hypothèse.
Si la célèbre cantatrice n’est pas tout à fait une femme,
elle n’est pas non plus tout à fait un homme. Et pour
cause : Bianca Castafiore, le Rossignol milanais, disons-le
tout de suite, est un castrat. Le dernier castrat !
Voilà une révélation considérable. Restait à l’étayer de
preuves irréfutables.
J’entrepris donc de réunir un dossier aux pièces aussi
incontestables que volumineuses. Sachant les admirateurs
de la Castafiore impatients de découvrir quelle fut la vie
de leur idole, je leur livrai, il y a quelques années de
cela, le résultat de mes recherches. Le tout consigné en
un essai1 où, si j’en vins à l’essentiel, ce fut néanmoins
au prix d’ellipses et de raccourcis frustrants. La moindre
1. Albert Algoud, La Castafiore, biographie non autorisée, Hugo&Cie, 2006.