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atrice & Émelyne
3 mois auparavant, elles étaient tout ce qu’il y avait de plus op-
posé. Après cette soirée de gala tragique, les deux jeunes femmes
vécurent le post-traumatisme différemment. Béatrice s’envola,
Émelyne s’enfonça. Béatrice se reconnectait, Émelyne se décon-
nectait. Béatrice s’écoutait, Émelyne s’étouffait. Béatrice nom-
mait ses émotions, Émelyne les fuyait à en perdre la raison. Des
pensées écrasaient leur corps, bye bye la respiration. Béatrice re-
trouva Tony, Émelyne perdit Tibo. Il fallait repartir ou mourir.
L’une se sentait seule, l’autre ne l’était qu’à moitié. Ce qui sauva
Émelyne fut le pardon. Le jour de l’enterrement, elle y laissa sa
haine, sa rancœur et sa colère. Son déclic s’enclencha vraiment
lorsque Tibo reposa sous terre.
Elles étaient des nouvelles-nées. Plus elles discutaient, plus elles
se ressemblaient.
Rokia
Pour elle, ça ne fonctionnait pas. Il y avait un truc qui merdait.
Quelque chose qui faisait qu’elle ne retombait pas sur ses pieds.
Tout glissait, tout se tordait. Cette campagne, l’attentat, la foire
d’empoigne et tous ces bourgeois. Rokia suivait la vie politique
depuis plus de 10 ans. Elle tenait son blog, faisait de la pige à
Médiapart, correspondait pour RFI, produisait du docu sur Arte.
Son rêve avait toujours été d’être journaliste. C’était plus un état
qu’une fonction. Elle aimait comprendre et quand ce n’était pas
le cas, et bien elle faisait tout pour comprendre quand même.
En voyant surgir de nulle part sur les plateaux télé cette Ber-
tille De La Berthelière, elle crut à une blague, une caricature,
une Christine Boutin jeune et jolie. Il ne manquait plus que ça !
C’est toujours par une intuition que commencent les grandes af-
faires, même si elle se doutait en attaquant son enquête, qu’elle
ne décrocherait pas le Pulitzer. Une duchesse, un manoir, Allahu
Akbar, que de promesses, beaucoup de bobards.
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3 mois auparavant, elles étaient tout ce qu’il y avait de plus op-
posé. Après cette soirée de gala tragique, les deux jeunes femmes
vécurent le post-traumatisme différemment. Béatrice s’envola,
Émelyne s’enfonça. Béatrice se reconnectait, Émelyne se décon-
nectait. Béatrice s’écoutait, Émelyne s’étouffait. Béatrice nom-
mait ses émotions, Émelyne les fuyait à en perdre la raison. Des
pensées écrasaient leur corps, bye bye la respiration. Béatrice re-
trouva Tony, Émelyne perdit Tibo. Il fallait repartir ou mourir.
L’une se sentait seule, l’autre ne l’était qu’à moitié. Ce qui sauva
Émelyne fut le pardon. Le jour de l’enterrement, elle y laissa sa
haine, sa rancœur et sa colère. Son déclic s’enclencha vraiment
lorsque Tibo reposa sous terre.
Elles étaient des nouvelles-nées. Plus elles discutaient, plus elles
se ressemblaient.
Rokia
Pour elle, ça ne fonctionnait pas. Il y avait un truc qui merdait.
Quelque chose qui faisait qu’elle ne retombait pas sur ses pieds.
Tout glissait, tout se tordait. Cette campagne, l’attentat, la foire
d’empoigne et tous ces bourgeois. Rokia suivait la vie politique
depuis plus de 10 ans. Elle tenait son blog, faisait de la pige à
Médiapart, correspondait pour RFI, produisait du docu sur Arte.
Son rêve avait toujours été d’être journaliste. C’était plus un état
qu’une fonction. Elle aimait comprendre et quand ce n’était pas
le cas, et bien elle faisait tout pour comprendre quand même.
En voyant surgir de nulle part sur les plateaux télé cette Ber-
tille De La Berthelière, elle crut à une blague, une caricature,
une Christine Boutin jeune et jolie. Il ne manquait plus que ça !
C’est toujours par une intuition que commencent les grandes af-
faires, même si elle se doutait en attaquant son enquête, qu’elle
ne décrocherait pas le Pulitzer. Une duchesse, un manoir, Allahu
Akbar, que de promesses, beaucoup de bobards.
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