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tille & Jean-Laurent
Quand les pompiers arrivèrent sur place, ils manipulèrent Ber-
tille avec précaution. Elle s’était légèrement ouvert derrière le
crâne, mais rien de bien grave. Une plaie à désinfecter. Douce-
ment ses paupières frétillaient et ses membres se décongelaient.
Ils l’avaient allongée dans son baldaquin king size. Un drap en
lin la recouvrait. Jean-Laurent était assis à ses côtés et Alexandre
à ses pieds. Steve et Gérard attendaient qu’elle retrouve ses es-
prits avant de retourner sauver des chats accrochés dans des pom-
miers. Un claquement de doigts devant ses yeux, des mains qui se
tapotent deux par deux. Bertille atterrissait. Tous décidèrent de la
laisser se reposer.
À qui était ce corps, ces seins et ce bassin ? Et ce truc qui lui ser-
rait l’annulaire ? Cette chambre trop grande pour une enfant, bien
trop sérieuse pour ses 13 ans ? Ce n’était pas sa couette favorite,
ni son pyj’ piqué par les mites. Même cette voix qui parlait dans
sa tête, sortait tout droit des oubliettes. Se dirigeant vers la fenêtre
et voyant une balançoire, elle garda son cri dans sa gorge, ne cra-
chant pas son désespoir. Vite un miroir.
Qui était cette femme ? Fallait-elle qu’elle se jette par la fenêtre
pour arrêter définitivement ce cauchemar ? Un mauvais film où
tout est vieux et sans couleur. Une faille spatio-temporelle qu’elle
a empruntée par erreur. Un écran se mit à sonner, dévoilant un
visage tout ridé. Sa mère qui aurait avalé une potion la rendant
méga fripée. Ne pas décrocher, tout ça n’est pas vrai. Ne pas dé-
crocher, je vais me réveiller. Bertille tomba sur son matelas et
s’endormit comme dans un coma.
3 heures après, tout était encore là. Quand Jean-Laurent entra
pour lui proposer du thé, elle accepta d’un hochement, pour qu’il
reparte fissa fissa. Qui était ce gars-là ? Elle redoutait le pire. Ber-
tille n’avait jamais eu d’amoureux, beaucoup trop timide. Et puis
c’était inutile, ses copines lui suffisaient. Sandrine, Clémence et
Capucine. Qui de mieux pour se faire un super goûter, aller au
poney, rigoler autour d’un jeu de société. Elle regardait ses bras,
son cou, ses doigts. La petite fille était de plus en plus certaine que
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Quand les pompiers arrivèrent sur place, ils manipulèrent Ber-
tille avec précaution. Elle s’était légèrement ouvert derrière le
crâne, mais rien de bien grave. Une plaie à désinfecter. Douce-
ment ses paupières frétillaient et ses membres se décongelaient.
Ils l’avaient allongée dans son baldaquin king size. Un drap en
lin la recouvrait. Jean-Laurent était assis à ses côtés et Alexandre
à ses pieds. Steve et Gérard attendaient qu’elle retrouve ses es-
prits avant de retourner sauver des chats accrochés dans des pom-
miers. Un claquement de doigts devant ses yeux, des mains qui se
tapotent deux par deux. Bertille atterrissait. Tous décidèrent de la
laisser se reposer.
À qui était ce corps, ces seins et ce bassin ? Et ce truc qui lui ser-
rait l’annulaire ? Cette chambre trop grande pour une enfant, bien
trop sérieuse pour ses 13 ans ? Ce n’était pas sa couette favorite,
ni son pyj’ piqué par les mites. Même cette voix qui parlait dans
sa tête, sortait tout droit des oubliettes. Se dirigeant vers la fenêtre
et voyant une balançoire, elle garda son cri dans sa gorge, ne cra-
chant pas son désespoir. Vite un miroir.
Qui était cette femme ? Fallait-elle qu’elle se jette par la fenêtre
pour arrêter définitivement ce cauchemar ? Un mauvais film où
tout est vieux et sans couleur. Une faille spatio-temporelle qu’elle
a empruntée par erreur. Un écran se mit à sonner, dévoilant un
visage tout ridé. Sa mère qui aurait avalé une potion la rendant
méga fripée. Ne pas décrocher, tout ça n’est pas vrai. Ne pas dé-
crocher, je vais me réveiller. Bertille tomba sur son matelas et
s’endormit comme dans un coma.
3 heures après, tout était encore là. Quand Jean-Laurent entra
pour lui proposer du thé, elle accepta d’un hochement, pour qu’il
reparte fissa fissa. Qui était ce gars-là ? Elle redoutait le pire. Ber-
tille n’avait jamais eu d’amoureux, beaucoup trop timide. Et puis
c’était inutile, ses copines lui suffisaient. Sandrine, Clémence et
Capucine. Qui de mieux pour se faire un super goûter, aller au
poney, rigoler autour d’un jeu de société. Elle regardait ses bras,
son cou, ses doigts. La petite fille était de plus en plus certaine que
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