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Louis BOUILHET 1822-1869

"L’ami d’enfance de Gustave FLAUBERT et le [source : Gallica]
correspondant de Guy de MAUPASSANT" .
Louis BOUILHET par Étienne CARJAT en 1864.
Écrivain, Louis Hyacinthe BOUILHET naît à
Cany le 27 mai 1822. A la mort de son père (ex- Louis BOUILHET au château :
directeur des hôpitaux militaires et pensionné
de l’État) le 1er juin 1832, Louis est adopté par Louis accompagne Gustave FLAUBERT à plusieurs
Achille FLAUBERT. Après de brillantes études reprises à La Neuville Champ d’Oisel chez les
classiques au Collège Royal de Rouen (actuel MAUPASSANT. A la demande de Laure de
lycée Corneille), il entreprend des études de MAUPASSANT, il sera le premier mentor de Guy.
médecine et a comme professeur son père Il assiste aux obsèques d’Alfred LE POITTEVIN en
nourricier. 1848.

Il abandonne la médecine et devient professeur
de littérature, puis conservateur de la
Bibliothèque de Rouen : il y a écrit la plupart
de ses oeuvres. Il appartient aux mouvements
littéraires romantiques.

Ami et conseiller de FLAUBERT, il lui dédie
son premier ouvrage Meloenis, conte romain.
L’histoire littéraire moderne se souvient de
BOUILHET pour le rôle essentiel qu’il a joué
auprès de Gustave FLAUBERT : c’est lui qui
lui souffle l’idée de s’inspirer d’un fait divers
local, l’histoire de Delphine DELAMARE, pour
créer Madame Bovary. Gustave lui fait lire
chaque page du roman en gestation. Il sera
l’ami de FLAUBERT durant toute sa vie mais
aussi sa "conscience critique".

Il meurt à Rouen le 18 juillet 1869 et est
enterré au Cimetière Monumental de Rouen.

Gustave FLAUBERT rend hommage à son ami en lui dédiant son oeuvre majeure, Madame Bovary,
en 1857. Il voue à BOUILHET une amitié posthume qu’il cherche à matérialiser à Rouen sous la
forme d’un monument particulier : une fontaine d’utilité publique ornée d’un buste.

Guy de MAUPASSANT a lui aussi écrit un émouvant poème en 1869 à la mort de Louis
BOUILHET : "Il est mort, lui, mon maître ; il est mort, et pourquoi ? /Lui, si bon, lui, si grand, si bienveillant
pour moi. /Tu choisis donc, Seigneur, dans ce monde où nous sommes. /Et pour nous les ravir, tu prends les
plus grands hommes. (...) /Et puis le voilà mort et parti pour jamais /Vers ce monde éternel où le génie
aspire. /Mais de là-haut, sans doute, il nous voit et peut lire /Ce que j’avais au coeur et combien je l’aimais".

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