Page 124 - Cloches
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s nous trouvons alors dans un angle du transept et « escaladons » les
formes protubérantes de la voûte jusqu'à la salle située dans le carré au-
dessous de la chambre de la cloche. Une échelle neuve a été installée. Il
suffit de se glisser sous sa crinoline, d’attraper les barreaux un à un, de se
hisser jusqu'à la trappe et de sortir au pied de la cloche, silencieuse. Il
semble qu'elle ait eu des compagnes jadis car l'espace le permet. A côté
d'elle, reposent un ancien joug et un ancien quart de roue de sonnerie
avec une gorge où prenait place la corde.
La cloche est bien vieille, recouverte de son voile d'oxydation que nous
allons ôter à l'aide d'une brosse en laiton. Pas de nom de fondeur visible
au bas de sa robe, pas de motifs à mi-hauteur, seulement deux lignes
d'inscriptions aux caractères anciens à son sommet. Je ne connais pas la
paléographie mais nous allons essayer de déchiffrer « Le Moyne – Michel
– Follefant – Toustain – Aubery … ». Il faut mener plus loin nos recherches.
Nous entendons la cloche de Saint-Vincent-Cramesnil sonner midi. Il est
temps de nous écarter de la belle qui à son tour annoncera l'heure à la
population. Le marteau frappe au pied de la panse, un, deux trois
tintements. Pause. Il reprend un, deux trois tintements et le volant de
l'appareil de volée commence à tourner. La vieille dame bouge et se
balance de plus en plus fort. Pour son âge, je trouve qu'elle relève bien
haut la jupe de sa robe mais rien d'irrévérencieux et c'est l'ampleur du
mouvement que nous admirons.
Je bouche mes oreilles pour les protéger des décibels. Le plancher vibre
légèrement. Des travaux récents ont été effectués pour consolider et
renforcer la charpente.
Le moteur ralentit. Le rythme s'apaise. Tout s'arrête, s'immobilise…
jusqu'à l'Angélus.
Les photos revues et relues plusieurs fois, sont une aide pour déchiffrer
les mots, les noms et l'année de fonte. La cloche date de 1534. Au XVIe
siècle, l'année 1534 en chiffres romains s'écrivait ainsi MVccXXXIIII.
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formes protubérantes de la voûte jusqu'à la salle située dans le carré au-
dessous de la chambre de la cloche. Une échelle neuve a été installée. Il
suffit de se glisser sous sa crinoline, d’attraper les barreaux un à un, de se
hisser jusqu'à la trappe et de sortir au pied de la cloche, silencieuse. Il
semble qu'elle ait eu des compagnes jadis car l'espace le permet. A côté
d'elle, reposent un ancien joug et un ancien quart de roue de sonnerie
avec une gorge où prenait place la corde.
La cloche est bien vieille, recouverte de son voile d'oxydation que nous
allons ôter à l'aide d'une brosse en laiton. Pas de nom de fondeur visible
au bas de sa robe, pas de motifs à mi-hauteur, seulement deux lignes
d'inscriptions aux caractères anciens à son sommet. Je ne connais pas la
paléographie mais nous allons essayer de déchiffrer « Le Moyne – Michel
– Follefant – Toustain – Aubery … ». Il faut mener plus loin nos recherches.
Nous entendons la cloche de Saint-Vincent-Cramesnil sonner midi. Il est
temps de nous écarter de la belle qui à son tour annoncera l'heure à la
population. Le marteau frappe au pied de la panse, un, deux trois
tintements. Pause. Il reprend un, deux trois tintements et le volant de
l'appareil de volée commence à tourner. La vieille dame bouge et se
balance de plus en plus fort. Pour son âge, je trouve qu'elle relève bien
haut la jupe de sa robe mais rien d'irrévérencieux et c'est l'ampleur du
mouvement que nous admirons.
Je bouche mes oreilles pour les protéger des décibels. Le plancher vibre
légèrement. Des travaux récents ont été effectués pour consolider et
renforcer la charpente.
Le moteur ralentit. Le rythme s'apaise. Tout s'arrête, s'immobilise…
jusqu'à l'Angélus.
Les photos revues et relues plusieurs fois, sont une aide pour déchiffrer
les mots, les noms et l'année de fonte. La cloche date de 1534. Au XVIe
siècle, l'année 1534 en chiffres romains s'écrivait ainsi MVccXXXIIII.
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