Page 128 - Cloches
P. 128
ispensable. Une cloche Cartenet se laisse maintenant brosser,
entourer, caresser du bout des doigts…

La cloche pèse 650 kg. Son diamètre est de 103 cm. Elle a passé 150 ans et
ne se montre pas flétrie par les ans. Pas de fêlures, pas de brèches, vie de
comtesse, de reine…
Nous redescendons et nous nous interrogeons devant l'immense porte à
double battants qui s'ouvre sur la nef avec balustrade. Qui pouvait
s'installer ici, face au chœur et dominer les fidèles ? C'était la chorale.

Deux mois plus tard, je suis retournée dans l'église avec le gardien des
lieux et comme tout gardien, il tient en sa main, le trousseau de clefs.
L'une d'elles dépasse les autres et ouvre la grande porte.
Nous nous dirigeons vers le chœur où se trouve l'ancien coq posé sur un
pied en bois. Il est né vers 1901 et est à la retraite depuis 1998. Cette
année-là, « La petite chronique » de juin parle de lui : « La foudre avait fait
des dégâts au clocher et des travaux de grande envergure ont été
entrepris pour refaire la toiture… La croix et le coq avaient été descendus.
La croix fut hissée le lundi 9 mars 1998 pour retrouver sa place au sommet
de la flèche et un coq tout neuf l'accompagna le dimanche suivant après
une bénédiction solennelle.

Après avoir pris en photo le vieux coq, nous allons dans la chapelle
ouverte sur le chœur, séparée de la nef et des fidèles. Elle était réservée
aux membres de la famille « Le Vaillant du Douët de Graville » qui avait
offert le terrain et construit l'église. Monsieur le comte avait un passage
privé. Lui seul en possédait la clef. La chapelle était une chapelle familiale.
Avant la Révolution, elle se serait appelée « Chapelle Seigneuriale ».

126
   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   133