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s surtout, les visages aperçus par
le hublot en Yougoslavie, tandis que la
varicelle me cloitrait à l’intérieur du
camping-car avec mon frère également
infecté. Lui et moi, lors de ce voyage,
nous avons littéralement vu le monde
défiler derrière une fenêtre, et je ne
peux m’empêcher de me souvenir
de ces instants lorsque je pense à
l’émission que nous réalisons avec toute
les équipes. En espérant, secrètement,
que nos images apportent aux
téléspectateur le même émerveillement
que celui que j’ai ressenti lors de ce
voyage.

Ainsi sont nées mes envies d’ailleurs.
De mon attachement à ma région et à ce
village dont ma sœur est devenue maire
en succession de mon père, qui offrait
à mes envies de départ l’assurance
d’un retour. Grâce à eux, le mouvement
déjà présent dans la famille s’est mué
en une perpétuelle envie de voir ce qui
se passait ailleurs, et la petite enfant
partageant la banquette arrière de la
voiture avec ses trois frères et sœurs a
fini par devenir une adulte animée par
une soif de découvrir le monde. C’est
cela, je crois, qui me préserve encore et
toujours de la tentation de la solitude,
malgré un fort besoin de fuir la routine.
De par ma famille, je sais d’instinct
qu’aucun voyage en solitaire ne pourrait
me marquer autant qu’un voyage
vécu dans un collectif, et que l’envie
de partager fait pleinement partie de
l’aventure.