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articles contre ses clients équidévores.
Tony était parti sans rien dire, sans scandale, sans annonce pour
dénoncer l’imposture. Elle avait eu un sentiment de grâce et d’hu-
miliation. Hyper désagréable.
Fallait qu’elle quitte le paquebot. Qu’elle retourne se nicher près de
Django. Elle n’aurait plus d’informations dans ce contexte. Main-
tenant, elle taffait à découvert et c’était beaucoup trop dangereux
pour le reste de son enquête. Quand elle remplit son sac à dos de
toutes ses affaires, Émelyne lui demanda ce qui se passait. « Pro-
blème de fille, tu comprends… ». Réplique sans faille, parfait.
Rokia sortit de l’ancienne boucherie/charcuterie et dit adieu dans
sa tête à ces deux femmes, pour qui au final, elle avait de l’affec-
tion et un peu de respect. Elle fit un saut à sa chambre d’hôtel puis
attrapa le premier train direction Saint-Lazare. L’élection avait
lieu dans 2 jours et la journaliste prévoyait de publier une partie
de ses recherches entre les deux tours.
Dans le wagon aux sièges verts et gris, des trous de clopes mon-
traient qu’à une époque on pouvait y fumer. Il y avait même en-
core les fixations de cendriers. Elle se déchaussa et commença à
activer son réseau, des relais, des potes qui pouvaient l’aider à
diffuser tout ce qu’elle avait trouvé. Il fallait juste qu’elle recoupe
une dernière fois ce qu’elle avançait afin d’être irréprochable.
Quelques détails la turlupinaient.
Bertille avait tout organisé, pour elle c’était un fait. Mais qui était
au courant ? Rokia était certaine qu’Émelyne et Béatrice étaient
étrangères à tout cela. Qu’elles étaient juste naïves et dévouées à
la duchesse.
Elle pensait que pour Tibo, c’était un suicide déguisé, donc un
meurtre. Il en savait trop et avait planifié l’attentat avec 4 autres
types du Rassemblement-National. Elle les avaient tous identi-
fiés. Selon Rokia deux de ces gars, qui étaient tombés de la falaise
d’Étretat, avaient été aussi éliminés. Ça ne pouvait pas être un
accident. Ils ne pouvaient pas être cons à ce point-là. Et qu’en-
fin, les deux derniers partis du jour au lendemain à Majorque
s’étaient évaporés pour de l’argent. Elle en avait les preuves au
vu des transferts entre les comptes De La Berthelière et ceux de
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Tony était parti sans rien dire, sans scandale, sans annonce pour
dénoncer l’imposture. Elle avait eu un sentiment de grâce et d’hu-
miliation. Hyper désagréable.
Fallait qu’elle quitte le paquebot. Qu’elle retourne se nicher près de
Django. Elle n’aurait plus d’informations dans ce contexte. Main-
tenant, elle taffait à découvert et c’était beaucoup trop dangereux
pour le reste de son enquête. Quand elle remplit son sac à dos de
toutes ses affaires, Émelyne lui demanda ce qui se passait. « Pro-
blème de fille, tu comprends… ». Réplique sans faille, parfait.
Rokia sortit de l’ancienne boucherie/charcuterie et dit adieu dans
sa tête à ces deux femmes, pour qui au final, elle avait de l’affec-
tion et un peu de respect. Elle fit un saut à sa chambre d’hôtel puis
attrapa le premier train direction Saint-Lazare. L’élection avait
lieu dans 2 jours et la journaliste prévoyait de publier une partie
de ses recherches entre les deux tours.
Dans le wagon aux sièges verts et gris, des trous de clopes mon-
traient qu’à une époque on pouvait y fumer. Il y avait même en-
core les fixations de cendriers. Elle se déchaussa et commença à
activer son réseau, des relais, des potes qui pouvaient l’aider à
diffuser tout ce qu’elle avait trouvé. Il fallait juste qu’elle recoupe
une dernière fois ce qu’elle avançait afin d’être irréprochable.
Quelques détails la turlupinaient.
Bertille avait tout organisé, pour elle c’était un fait. Mais qui était
au courant ? Rokia était certaine qu’Émelyne et Béatrice étaient
étrangères à tout cela. Qu’elles étaient juste naïves et dévouées à
la duchesse.
Elle pensait que pour Tibo, c’était un suicide déguisé, donc un
meurtre. Il en savait trop et avait planifié l’attentat avec 4 autres
types du Rassemblement-National. Elle les avaient tous identi-
fiés. Selon Rokia deux de ces gars, qui étaient tombés de la falaise
d’Étretat, avaient été aussi éliminés. Ça ne pouvait pas être un
accident. Ils ne pouvaient pas être cons à ce point-là. Et qu’en-
fin, les deux derniers partis du jour au lendemain à Majorque
s’étaient évaporés pour de l’argent. Elle en avait les preuves au
vu des transferts entre les comptes De La Berthelière et ceux de
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