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aient enfermés dans leur école primaire. Une journée devant soi
à ne rien faire. En servant un mug de thé à sa femme, Tony se ren-
dit compte que cela faisait une éternité qu’ils n’avaient pas pris
un petit-déjeuner uniquement tous les deux. En mode caleçon/
T-shirt, il mit un disque de Morcheeba (Morcheeba) et posa ses
pieds sur la table basse. Béatrice s’était, elle aussi, re-glissée dans
une nuisette recouverte d’un peignoir en pilou pilou. Elle effleura
les bords bouillants de la grande tasse et se brûla instantanément.
Sa langue humidifia ses lèvres faisant office de baume hydratant.
Tony observa cette scène comme un spectateur. Il était ébloui par
la beauté de sa femme, par sa fragilité. Béa vint caler son visage
sur le torse de son homme, et le regard vacillant, elle vit une lé-
gère érection tendre le tissu vichy maladroitement boutonné. La
guimauve du groupe anglais dans les enceintes rendait leur salon
sucré. Elle resta attentive à l’évolution de la chose, mais à chaque
caresse sur le buste de son mari, elle observa les petits carreaux
de son calbute devenir des rectangles. Lui, avait la tête renversée
comme s’il convulsait. Béatrice n’avait pas encore pris ses cal-
mants et c’est en toute lucidité qu’elle glissa sa main droite dans
l’antre. Tony ouvrit les yeux en sursaut, mais ne bougea pas trop,
pour ne pas interrompre ce rêve éveillé. Elle mouilla sa paume de
main avec sa salive et lui sorti le sexe pour le masturber. Il cou-
pa sa respiration pour ne pas briser le moment mais aussi parce
que l’asphyxie amplifiait son plaisir. Les doigts manucurés de sa
douce lui dressaient la bite, raide comme une bûche de Noël !
Leurs bouches se mangèrent, leurs peaux se frottèrent, leurs yeux
s’évitèrent.
Tony et Béa avaient l’habitude de baiser dans le noir de manière
assez mécanique. Vas-y que je prends ton braquemard, que je
monte dessus, que je me colle à genoux et que tu te lâches sur
mon cul. Voilà un peu le schéma de leur 10 dernières années de
cascades. Là c’était différent. La sensualité prenait toute la place.
Un souffle le long de la nuque, rendait leurs épidermes adhésifs.
La pénétration devenait anecdotique, la jouissance une fantaisie.
Seul comptait le corps-à-corps. Tout oscillait entre chaud et froid,
entre retenue et excès. Alors qu’elle le suçait, il jouit sans lui de-
mander son avis. Elle embrassa le haut de ses cuisses, parcourut

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