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s votre frigo » et puis comme ça on dit qu’on soutient les pe-
tits producteurs du département. C’est vachement bien de soute-
nir les petits producteurs du département, nan ? ».
Personne ne relevait à ce moment même, que le parti politique au-
quel appartenait le président du Conseil Général, avait voté dans
la nuit, en catimini, une loi autorisant massivement le glyphosate.
Que cette loi tuerait inévitablement toutes les abeilles à moyen
terme et que la terre des petits producteurs du département, pour
qui ce service communication faisait cette magnifique campagne,
serait d’ici 20 ans aussi fertile que mère Thérésa la veille de sa
mort…
C’était ça avoir une vision politique, faire des coups populistes en
vue d’une réélection populaire.
Béa le savait, elle n’était pas fière d’elle dans ces moments-là.
Elle réfléchissait souvent à comment se rendre plus utile,
comment aider cette société qui vrillait sous ses yeux. Le soir-
même, en rentrant chez elle, elle s’arrêta devant une affiche un
peu désuète mais qui l’impacta totalement. « Le 25 mars, votre
seule béquille c’est Bertille ». La tronche de sa voisine était au
format A0 dans toute la rue. « Ha bah ça alors !» se dit-elle.
Vers 20h15 une fois les enfants couchés, elle se glissa sous ses
draps en lin lavé, un macbook sur les genoux. Tony, lui, se tondait
les poils du nez pour ne pas ressembler à un morse. Il faisait ça
environ tous les 3 jours.
— Tu sais quoi mon chou, la voisine du manoir, la femme de ton
client De La Berthelière, et bien elle se présente aux élections
municipales
— M ais oui, j’ai vu ça hier en descendant à la gare, « Votre bé-
quille, c’est Bertille » ou je ne sais quoi, mais quelle idée. Ils
sont multimillionnaires, Archi-Duc de machin chose et elle va
se faire chier à faire une campagne pour être mairesse d’une
ville de 20 000 habitants ?
— J e crois qu’on dit une maire…
— N on mais, « votre béquille, c’est Bertille »… la blague…
J’ai encore des poils là ou pas » dit-il en levant le menton et en
grossissant ses narines au maximum.
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tits producteurs du département. C’est vachement bien de soute-
nir les petits producteurs du département, nan ? ».
Personne ne relevait à ce moment même, que le parti politique au-
quel appartenait le président du Conseil Général, avait voté dans
la nuit, en catimini, une loi autorisant massivement le glyphosate.
Que cette loi tuerait inévitablement toutes les abeilles à moyen
terme et que la terre des petits producteurs du département, pour
qui ce service communication faisait cette magnifique campagne,
serait d’ici 20 ans aussi fertile que mère Thérésa la veille de sa
mort…
C’était ça avoir une vision politique, faire des coups populistes en
vue d’une réélection populaire.
Béa le savait, elle n’était pas fière d’elle dans ces moments-là.
Elle réfléchissait souvent à comment se rendre plus utile,
comment aider cette société qui vrillait sous ses yeux. Le soir-
même, en rentrant chez elle, elle s’arrêta devant une affiche un
peu désuète mais qui l’impacta totalement. « Le 25 mars, votre
seule béquille c’est Bertille ». La tronche de sa voisine était au
format A0 dans toute la rue. « Ha bah ça alors !» se dit-elle.
Vers 20h15 une fois les enfants couchés, elle se glissa sous ses
draps en lin lavé, un macbook sur les genoux. Tony, lui, se tondait
les poils du nez pour ne pas ressembler à un morse. Il faisait ça
environ tous les 3 jours.
— Tu sais quoi mon chou, la voisine du manoir, la femme de ton
client De La Berthelière, et bien elle se présente aux élections
municipales
— M ais oui, j’ai vu ça hier en descendant à la gare, « Votre bé-
quille, c’est Bertille » ou je ne sais quoi, mais quelle idée. Ils
sont multimillionnaires, Archi-Duc de machin chose et elle va
se faire chier à faire une campagne pour être mairesse d’une
ville de 20 000 habitants ?
— J e crois qu’on dit une maire…
— N on mais, « votre béquille, c’est Bertille »… la blague…
J’ai encore des poils là ou pas » dit-il en levant le menton et en
grossissant ses narines au maximum.
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