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té obscur de la force. Sans que cela ne se sache. Juste un se-
cret entre elle et lui. Cette demande avait galvanisé muscle-man.
Sa vie ne se résumerait plus à faire du CrossFit, louer 2 studios
par semaine à des étudiants fauchés et se photographier les qua-
driceps en gobant 8 blancs d’œufs. Non, Tibo était devenu en
l’espace d’une heure, un agent spécial dont l’objectif était de faire
vaciller le pouvoir. Il s’excitait lui-même. Devant chaque vitrine,
l’animal se regardait et s’aimait de plus en plus. C’était lui, le gars
qu’il voyait en superposition du paysage urbain. « Beau gosse »
se disait-il, « j’vais tous les démarrer », « chuis trop déter’ ». Une
multitude de phrases non homologuées par le Bescherelle lui tra-
versait le crâne à une vitesse hallucinante, faut dire qu’il n’y avait
pas trop de ronds-points. Son cerveau était devenu l’autoroute de
la bêtise. Il fallait que Tibo élabore un stratagème, même s’il ne
connaissait pas vraiment la signification de ce mot. En arrivant
chez lui, sa chérie se faisait un peeling maison à base de miel
et d’huile d’olive. Émelyne ressemblait à Freddy Krueger et sa
french manucure anthracite ne venait pas contredire cette hor-
rible vision. Tibo fila dans leur chambre et commença à regarder
son répertoire téléphonique avec attention. Qui pouvait-il appeler
pour le seconder à la tête de ce groupe d’action ? Son frère, en pri-
son. Son cousin, un avorton. Son voisin, un faux-jeton. Il se glissa
dans un short moulant, mit son débardeur préféré et alla en petite
foulée vers sa salle de sport habituelle afin de se vider la tête.
— H ey, Salut Tibo
— S alut Ryan. Yo Swag. Hey Mat, bien ou bien ? Mike ça glisse ?
Ludo, plus haut les ischios.
Au final, sa mission s’avérait beaucoup plus facile que prévu.
Bertille
À 18h tous les gens importants de la ville étaient en train de s’af-
fairer chez eux pour le grand soir. L’allée du manoir s’illuminait
en ses bords. Les arbres ressemblaient à des sculptures. Le grand
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cret entre elle et lui. Cette demande avait galvanisé muscle-man.
Sa vie ne se résumerait plus à faire du CrossFit, louer 2 studios
par semaine à des étudiants fauchés et se photographier les qua-
driceps en gobant 8 blancs d’œufs. Non, Tibo était devenu en
l’espace d’une heure, un agent spécial dont l’objectif était de faire
vaciller le pouvoir. Il s’excitait lui-même. Devant chaque vitrine,
l’animal se regardait et s’aimait de plus en plus. C’était lui, le gars
qu’il voyait en superposition du paysage urbain. « Beau gosse »
se disait-il, « j’vais tous les démarrer », « chuis trop déter’ ». Une
multitude de phrases non homologuées par le Bescherelle lui tra-
versait le crâne à une vitesse hallucinante, faut dire qu’il n’y avait
pas trop de ronds-points. Son cerveau était devenu l’autoroute de
la bêtise. Il fallait que Tibo élabore un stratagème, même s’il ne
connaissait pas vraiment la signification de ce mot. En arrivant
chez lui, sa chérie se faisait un peeling maison à base de miel
et d’huile d’olive. Émelyne ressemblait à Freddy Krueger et sa
french manucure anthracite ne venait pas contredire cette hor-
rible vision. Tibo fila dans leur chambre et commença à regarder
son répertoire téléphonique avec attention. Qui pouvait-il appeler
pour le seconder à la tête de ce groupe d’action ? Son frère, en pri-
son. Son cousin, un avorton. Son voisin, un faux-jeton. Il se glissa
dans un short moulant, mit son débardeur préféré et alla en petite
foulée vers sa salle de sport habituelle afin de se vider la tête.
— H ey, Salut Tibo
— S alut Ryan. Yo Swag. Hey Mat, bien ou bien ? Mike ça glisse ?
Ludo, plus haut les ischios.
Au final, sa mission s’avérait beaucoup plus facile que prévu.
Bertille
À 18h tous les gens importants de la ville étaient en train de s’af-
fairer chez eux pour le grand soir. L’allée du manoir s’illuminait
en ses bords. Les arbres ressemblaient à des sculptures. Le grand
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