Page 50 - Cloches
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vre avec le temps et vivre sans heure. Vivre avec le rythme des saisons, du
cadran solaire et de son corps, vivre sans montre au poignet.
Dès l’aube, la lueur du jour apparaît. Les matines, aux aurores, annoncent le
lever du soleil. L’angélus met l’ouvrier en chemin. La tierce, la sexte et la none
accordent des pauses régulières, mesure de trois heures. Les Vêpres célèbrent
le soir. Le coucher du soleil se termine au crépuscule.
Les hommes ont un jour, divisé la journée en parties égales, elles-mêmes
divisées et plusieurs fois divisées pour arriver à notre temps où tout est compté.
Si nous retirons l’heure, nous supprimons les horaires, l’heure du train, l’heure
du rendez-vous et de la convocation, l’heure du programme et l’heure du
départ... nous n’attendons pas l’heure sonnante, plus de réveil, plus d’heure
légale ni d’heure d’été.
Si je prends le temps, je garde l’instant, le moment et la durée. Je reste à
l’inverse de la vitesse, du débit, de la cadence et je peux vous parler du temps
qui court, du temps perdu et du temps retrouvé, du bon temps, de mon temps.
Les clochers se remettront à donner le rythme d’une vie que je remplirai d’utile
et d’inutile, sans paresse ni gaspillage, jusqu’à ma dernière heure.

Le mouvement du Gros Horloge de Rouen a été réalisé en l'an 1389, et se
prévaut d'être la plus ancienne horloge de France. (Patrimoine Normand
n° 63 et visite du Gros Horloge).

A Saint-Romain-de-Colbosc, une horloge, d’un système moderne, a
remplacé, en 1882, l’ancien cadran à aiguille unique que l’on était obligé
de remonter chaque jour.

L’heure légale (nationale) a été votée le 14 mars 1891 et le « Temps
Universel », le 9 mars 1911.

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