Page 51 - Cloches
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COQ ET LE PARATONNERRE

Le paratonnerre a été découvert par Benjamin Franklin en 1752. Il protège
le clocher de la foudre.
Au moment de sa découverte, des cloches continuaient à sonner pour
détourner la foudre… Des sonneurs ont été les premières victimes de
cette croyance. En 1956, certaines paroisses du Gers, battaient encore
l’airain dès qu’elles voyaient le mauvais temps arriver.
En 1998, le clocher de l’église de Graimbouville en a été la cible. Un éclair
a frappé et les dégâts on été importants…

Le coq est l’œuvre du dinandier. Le dinandier définit d’abord les
dimensions et la forme de sa feuille de métal. Il trace la forme du flanc sur
la plaque suivant un gabarit ou tout simplement un compas et il découpe
la feuille. Ensuite pour passer de la forme planaire à celle à trois
dimensions, a lieu l’emboutissage ou de préférence la rétreinte, procédé
privilégié. Grâce à un coup de marteau particulier la rétreinte permet de
conserver une épaisseur de métal constante. La rétreinte permet au
dinandier de donner libre cours à son imagination. Ces opérations
impliquent un durcissement du métal. On dit qu’il s’est « écroui ». Pour lui
rendre sa malléabilité initiale, il sera « recuit ». Le flanc est alors chauffé
au chalumeau et plongé dans l’eau froide. Cette opération s’appelle une
passe. Le dinandier peut reprendre la rétreinte. Le nombre de passes peut
aller jusqu’à 50 maximum pour le cuivre. Il faut plusieurs jours pour faire
un coq. Ceux de nos églises autour de Saint-Romain-de-Colbosc ont une
dimension d’un mètre environ.

Le coq est terminé. A son arrivée dans le village, l'artisan le confie à ses
jeunes apprentis pour qu'ils puissent aller le présenter dans chaque foyer.
Quelques pièces de monnaie leur seront données. Et comme la cloche, le
coq sera baptisé avant d'être monté au haut du clocher. Aujourd'hui, les
engins facilitent son installation. Hier, il fallait être équilibriste.

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