Page 52 - Cloches
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udalle, le nouveau coq brille comme un soleil, il
est couleur de feu, tout en cuivre, né de la main d’un
artiste, M. Yves Demeilliers. Posé sur son piédestal,
au-dessus de la croix, il est le plus haut, portant le
paratonnerre, tournant avec le vent, veillant sur nous
jour et nuit et riant de notre petitesse.
Comme dans la basse-cour, il est seul, fier de son
panache. Sans cesse éveillé, il annonce le lever du
soleil. Sa présence semble éternelle. Il a chanté avant
que Pierre renie trois fois Jésus.
Les moines Irlandais en rechristianisant la Gaule aux
VIe-IXe siècles auraient introduit les coqs de clocher sur le continent. Saint
Patrick aurait transformé la dévotion préchrétienne au soleil levant
(symbolisée par le coq), en dévotion au Soleil de justice (c.-à-d. au Christ).
En 820, l’Evêque de Brescia en Italie eut l’idée de le placer sur son église.
Le Pape Léon IV en fit installer un sur l’ancien clocher de la basilique Saint-
Pierre, et au cours des siècles, la pratique s’est répandue.
Les premiers moines avaient parfois intégré le chant du coq dans leur
rituel quotidien. Ils appelaient ce moment-là le Gallicinium par opposition
au Lucernarium, l’heure de la lampe.
Les révolutionnaires ont reconnu le coq de nos églises comme « symbole
de la surveillance ».

Le coq annonce le lever du soleil, les cloches appellent aux matines,
l’horloge compte le temps.

La girouette de la tour clocher n'est pas toujours un
coq comme ici à Bonnemain en Ill-et-Vilaine où c’est
une main.
Près de Nogent-le-Rotrou en Eure-et-Loir, la poule et
le coq se partagent le faîtage de la tour.
Sur l’île de Groix dans le Morbihan, l’église Saint-Tudy
a comme girouette un thon.

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