Page 175 - Brochure
P. 175
Brevet de la Défense passive, appartenant à Mlle Denise Bidan épouse Chauvel, 1944.
(Archives patrimoniales-Métropole Rouen Normandie, 9 Fi 4133).
Madame Chauvel relate également.
Les jours du mois d’août précédents notre libération, l’hôpital eu à faire
face à de nombreux blessés à la suite de bombardements et de batailles
dans la rue. Les morts étaient nombreux, on les alignait dans la cour
de l’hôpital en attendant qu’ils soient enterrés. Pour entrer ou sortir de
ce lieu, je passais entre deux haies de soldats Allemands et alliés. Il me
semble qu’ils n’étaient pas mélangés : d’un côté les Allemands, de l’autre
les alliés. Liée à une certaine éducation, mon chauvinisme était tel que je
n’éprouvais de la compassion que pour les alliés, la mort des Allemands
me réjouissait plutôt !! Je me rendais donc dans la journée selon un
horaire que j’ai oublié dans les caves voûtées de l’hôpital où se situait la
salle d’opération et à proximité, une ou deux rangées de lits. Étant donné
mon âge, je ne donnais aucun soin, je veillais le malade, le faisait boire
le cas échéant et devait prévenir l’infirmière si un incident survenait.
Je me souviens d’un de ceux-ci qui était le chef de la gare d’Elbeuf-ville.
Monsieur André Foucher, il avait été grièvement blessé aux reins alors
qu’il était dans un abri situé dans une maison 17, rue Chanzy bombardée
dans les derniers jours d’août. André Foucher est mort quelques jours
plus tard, je n’ai pas assisté à son décès.
Madame Chauvel est décédée le 14 novembre 2018.
173
(Archives patrimoniales-Métropole Rouen Normandie, 9 Fi 4133).
Madame Chauvel relate également.
Les jours du mois d’août précédents notre libération, l’hôpital eu à faire
face à de nombreux blessés à la suite de bombardements et de batailles
dans la rue. Les morts étaient nombreux, on les alignait dans la cour
de l’hôpital en attendant qu’ils soient enterrés. Pour entrer ou sortir de
ce lieu, je passais entre deux haies de soldats Allemands et alliés. Il me
semble qu’ils n’étaient pas mélangés : d’un côté les Allemands, de l’autre
les alliés. Liée à une certaine éducation, mon chauvinisme était tel que je
n’éprouvais de la compassion que pour les alliés, la mort des Allemands
me réjouissait plutôt !! Je me rendais donc dans la journée selon un
horaire que j’ai oublié dans les caves voûtées de l’hôpital où se situait la
salle d’opération et à proximité, une ou deux rangées de lits. Étant donné
mon âge, je ne donnais aucun soin, je veillais le malade, le faisait boire
le cas échéant et devait prévenir l’infirmière si un incident survenait.
Je me souviens d’un de ceux-ci qui était le chef de la gare d’Elbeuf-ville.
Monsieur André Foucher, il avait été grièvement blessé aux reins alors
qu’il était dans un abri situé dans une maison 17, rue Chanzy bombardée
dans les derniers jours d’août. André Foucher est mort quelques jours
plus tard, je n’ai pas assisté à son décès.
Madame Chauvel est décédée le 14 novembre 2018.
173