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me nous l’avons dit lors de la première partie, la vision des camps via la
séquence d'arrivée des prisonniers chez Lelouch est d'abord filmée de manière
externe. Le réalisateur veut signifier par le biais de l’image, ce qu’est un camp de
concentration. Mais il établit cependant une distanciation, par ce regard externe.
Dans tout le film des Uns et des autres, le style de Lelouch consiste à faire
percevoir par la retenue, ce qu’est l’horreur des camps pour dire au spectateur
qu’il est difficile de filmer de manière réaliste ; sans tomber dans l'atroce et le coté
voyeuriste, ce que représente l'Holocauste. À cela nous pouvons dire que, l'image
cinématographique est une première barrière, pour décrire véritablement
l’Holocauste. Lelouch s'approche de la réalité ; tandis que Gilles Pontecorvo préfère
raconter de manière spectaculaire, en faisant parfois abstraction du réalisme (ce
film a néanmoins le mérite d’approcher les conditions de vies dans les camps de
concentration).

Ainsi, les cinéastes s’expriment avec leur spécificité pour filmer leur vision
des camps. Pour Claude Lelouch, filmer l'Holocauste passe par Le travail de la mise
en scène ; avec la combinaison de la musique et l’image : il n'y a pas de dialogue
dans ces séquences. Le réalisateur fait ainsi appel au point de vue et à
l'inconscient du spectateur, en jouant sur des images fortes, alliées à une musique
lyrique. La musique chez Lelouch est un moyen de « laisser-aller » le spectateur
par l'émotion et l’affect ; l'objectif du réalisateur est d'amener à ressentir l'Histoire
de manière émotionnelle, tout en donnant cependant à l’image, une connotation
réaliste. Ainsi le réalisateur essaie par sa mise en scène, d’allier émotion et
néanmoins crédibilité.

Dans les Misérables nous retrouvons également des allusions à Kapo, pour
la séquence de l'arrivée des trains dans la nuit.

Ci-dessus de gauche à droite : Les Misérables, Kapo 70

Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire.