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y sentait son épouse s’évader la nuit et revenir les yeux dévas-
tés. Mais il restait couché, se tournait et sans un bruit, sanglotait. Il
n’arrivait pas à en parler. Louise l’avait rendu muet concernant cer-
tains sujets. Toute cette macération que son départ avait provoquée.
Il était pourri dedans et il commençait à le sentir sérieusement.
Cet attentat l’avait traumatisé. Comme un robinet, il voulait se
vider. Arrêter de fuir. Évacuer.
Ce matin-là, Béatrice était allée rendre visite à Bertille, à sa per-
manence de campagne. Il se mit face à son ordinateur et commen-
ça à rédiger un courrier à Jeune&Fun Comm’ pour démissionner.
Son téléphone sonna. Il ne travaillait pourtant pas.
« Monsieur Del Imaginn, Gendarmerie Nationale. Vous pourriez
passer dans la journée nous voir ? Nous avons deux-trois ques-
tions à vous poser. »
Il pensait avoir tout dit le soir-même de la fusillade. Et si c’était
autre chose ? Et si le calme et la sérénité qu’il avait durement
acquis étaient en train de s’étioler. Et si l’horreur repointait de
nouveau le bout de son nez.
Tibo
À 6h30 tapantes la salle était encore vide, plongée dans le noir.
Quelques LED bleu métal s’écrasaient sur les tapis de course.
Les rameurs étaient trop serrés pour que l’on puisse ramer. Les
haltères alignés par taille. Ici, tout était organisé graduellement. Il
fallait de la clarté visuelle. Dans son débardeur échancré, logoté
aux couleurs du club, Tibo montait et descendait tout son corps,
les mains accrochées à deux anneaux de fer. Au chaud, à travers
son petit short échancré, sa teub battait la mesure comme un mé-
tronome. Son front commençait à perler, ses veines à s’échapper
de sa peau. Sa colère devait s’évacuer, pédaler, sauter, pomper,
boxer et crier après avoir respiré. Tibo n’avait que cette alterna-
tive pour se maîtriser.
7h30, les vestiaires étaient encore désertiques. Par pudeur, la fu-
mée de la douche s’enfuyait dans les couloirs. Il se fit couler un
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tés. Mais il restait couché, se tournait et sans un bruit, sanglotait. Il
n’arrivait pas à en parler. Louise l’avait rendu muet concernant cer-
tains sujets. Toute cette macération que son départ avait provoquée.
Il était pourri dedans et il commençait à le sentir sérieusement.
Cet attentat l’avait traumatisé. Comme un robinet, il voulait se
vider. Arrêter de fuir. Évacuer.
Ce matin-là, Béatrice était allée rendre visite à Bertille, à sa per-
manence de campagne. Il se mit face à son ordinateur et commen-
ça à rédiger un courrier à Jeune&Fun Comm’ pour démissionner.
Son téléphone sonna. Il ne travaillait pourtant pas.
« Monsieur Del Imaginn, Gendarmerie Nationale. Vous pourriez
passer dans la journée nous voir ? Nous avons deux-trois ques-
tions à vous poser. »
Il pensait avoir tout dit le soir-même de la fusillade. Et si c’était
autre chose ? Et si le calme et la sérénité qu’il avait durement
acquis étaient en train de s’étioler. Et si l’horreur repointait de
nouveau le bout de son nez.
Tibo
À 6h30 tapantes la salle était encore vide, plongée dans le noir.
Quelques LED bleu métal s’écrasaient sur les tapis de course.
Les rameurs étaient trop serrés pour que l’on puisse ramer. Les
haltères alignés par taille. Ici, tout était organisé graduellement. Il
fallait de la clarté visuelle. Dans son débardeur échancré, logoté
aux couleurs du club, Tibo montait et descendait tout son corps,
les mains accrochées à deux anneaux de fer. Au chaud, à travers
son petit short échancré, sa teub battait la mesure comme un mé-
tronome. Son front commençait à perler, ses veines à s’échapper
de sa peau. Sa colère devait s’évacuer, pédaler, sauter, pomper,
boxer et crier après avoir respiré. Tibo n’avait que cette alterna-
tive pour se maîtriser.
7h30, les vestiaires étaient encore désertiques. Par pudeur, la fu-
mée de la douche s’enfuyait dans les couloirs. Il se fit couler un
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