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/2 corps ont été retrouvés au pied des falaises d’Étretat ce ma-
tin. Les pêcheurs ont aussi découvert un sac contenant des armes,
quelques vêtements et 4 cagoules noires. Le procureur ne veut
faire aucun commentaire, mais tout laisse penser qu’il puisse y
avoir un lien avec les attentats de la semaine passée chez la candi-
date De La Berthelière ». Mystère et boule de poils !
À la fin du 19/20 leur identité avait été confirmée : Ryan Calichon
et Swag Petit-Pas. Deux jeunes hommes de 23 et 24 ans habitant
les alentours de Rouen.
Émelyne les connaissait tellement. Ces deux gars venaient se
consoler régulièrement dans son canapé, une manette de Play-Sta-
tion à la main. Ce qu’elle redoutait se concrétisait violemment.
Son Tibo trempait dans cette galère plus qu’une mouillette dans
un œuf à la coque. Une averse se mit à tomber. Le cauchemar
s’empirait.
Tibo
Aucune réponse. Aucun message. Son bonheur était devenu im-
possible. Son âme faisait souffrir son corps. Comment en était-il
arrivé là ? Salope de Bertille, tout était de sa faute. Tibo avait
beaucoup de mal à se trouver responsable de quoi que ce soit. À
chaque accident de vie, Muscle-man cherchait la cause sans se
fouiller le bide. Le jeune homme s’était forgé une armure indes-
tructible qui protégeait son estime. Sans elle, il serait mort depuis
longtemps.
Le départ d’Émelyne avait été un coup d’une violence extrême.
Celui qui sur un champ de bataille terrasse un dragon. Ses plaies
coulaient. Il se vidait. Seul sur son clic-clac Ikea. La tristesse ou-
vrait grand sa gueule pour l’engloutir. Puis il se levait, tapait dans
un mur, une porte, un truc qui lui faisait mal et s’immobilisait de
nouveau comme un appât. Le silence le rongeait. Tibo n’allait
plus à la salle, ne se coiffait plus, ne suivait plus son programme
calorique, ne cirait plus ses mocassins. Tibo ne se désirait plus.
Tibo s’appelait de nouveau Renaud.
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tin. Les pêcheurs ont aussi découvert un sac contenant des armes,
quelques vêtements et 4 cagoules noires. Le procureur ne veut
faire aucun commentaire, mais tout laisse penser qu’il puisse y
avoir un lien avec les attentats de la semaine passée chez la candi-
date De La Berthelière ». Mystère et boule de poils !
À la fin du 19/20 leur identité avait été confirmée : Ryan Calichon
et Swag Petit-Pas. Deux jeunes hommes de 23 et 24 ans habitant
les alentours de Rouen.
Émelyne les connaissait tellement. Ces deux gars venaient se
consoler régulièrement dans son canapé, une manette de Play-Sta-
tion à la main. Ce qu’elle redoutait se concrétisait violemment.
Son Tibo trempait dans cette galère plus qu’une mouillette dans
un œuf à la coque. Une averse se mit à tomber. Le cauchemar
s’empirait.
Tibo
Aucune réponse. Aucun message. Son bonheur était devenu im-
possible. Son âme faisait souffrir son corps. Comment en était-il
arrivé là ? Salope de Bertille, tout était de sa faute. Tibo avait
beaucoup de mal à se trouver responsable de quoi que ce soit. À
chaque accident de vie, Muscle-man cherchait la cause sans se
fouiller le bide. Le jeune homme s’était forgé une armure indes-
tructible qui protégeait son estime. Sans elle, il serait mort depuis
longtemps.
Le départ d’Émelyne avait été un coup d’une violence extrême.
Celui qui sur un champ de bataille terrasse un dragon. Ses plaies
coulaient. Il se vidait. Seul sur son clic-clac Ikea. La tristesse ou-
vrait grand sa gueule pour l’engloutir. Puis il se levait, tapait dans
un mur, une porte, un truc qui lui faisait mal et s’immobilisait de
nouveau comme un appât. Le silence le rongeait. Tibo n’allait
plus à la salle, ne se coiffait plus, ne suivait plus son programme
calorique, ne cirait plus ses mocassins. Tibo ne se désirait plus.
Tibo s’appelait de nouveau Renaud.
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