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blanche était plantée dans un milkshake rose et crème. Une lu-
mière la coupait en deux, Jane avait un sourire fabuleux.
Elles rirent et irradièrent les lieux. Une cassette tournait dans un
poste Thomson gros comme un frigo. Un type les rejoignit, Hé-
lène se sentit frustrée. Elle aurait bien fait de cette belle Anglaise,
son petit-déjeuner. Le gars demanda à récupérer sa bande. C’était
une maquette fraîchement sortie de studio. Il venait juste de l’en-
registrer à Londres deux jours auparavant. Ce mec avait envie
de la tester sur un public sans prévenir et voir leurs réactions, les
observer. Les morceaux avaient eu l’effet escompté, ça dansait, ça
chantait, même le soleil s’était invité.
Jane glissa son adresse et son téléphone dans la poche d’Hé-
lène, discrètement, sans qu’elle ne s’en rende compte. Une fois
le couple à l’extérieur les femmes se mirent à hurler toutes en
chœur. Où qu’il soit et à n’importe quelle heure, un Beatles pro-
voque toujours la fureur.
Paul McCartney et JaneAsher sautèrent dans un taxi pour se protéger,
par pudeur. Hélène venait sans le savoir d’écouter Sergent Pepper’s.
De retour à Little Italy, elle raconta cette anecdote à son
amie. Marge allait beaucoup mieux, elle avait juste eu besoin
de respirer. Les deux trentenaires allèrent manger puis pas-
sèrent la nuit à discuter. Avant de se coucher Hélène fouilla sa
veste en cherchant un briquet. Elle tomba sur cette serviette
pliée, 49th Piccadilly Street, 011-44-769. Call me please !
Quand elles rentrèrent à Paris, Hélène ne put s’empêcher d’appe-
ler. Les 2 femmes se virent, se charmèrent, tombèrent amoureuses
et devinrent vitales l’une pour l’autre. L’amie de Marge quitta Pa-
ris définitivement, sa maison, les pommes et son adoré BoulMich
6 mois après son retour d’Amérique. Jane annula ses fiançailles
en 1968, laissant tomber sans sourciller, l’homme au monde le
plus adulé.
Pas une seconde, jamais, à aucun instant Hélène et Jane ne regret-
tèrent leur choix. Le destin les avait faites se croiser à tout jamais
pour le meilleur.
Marge pensait à McCartney. Elle savait qu’être populaire ne pro-
tège pas de la douleur.
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mière la coupait en deux, Jane avait un sourire fabuleux.
Elles rirent et irradièrent les lieux. Une cassette tournait dans un
poste Thomson gros comme un frigo. Un type les rejoignit, Hé-
lène se sentit frustrée. Elle aurait bien fait de cette belle Anglaise,
son petit-déjeuner. Le gars demanda à récupérer sa bande. C’était
une maquette fraîchement sortie de studio. Il venait juste de l’en-
registrer à Londres deux jours auparavant. Ce mec avait envie
de la tester sur un public sans prévenir et voir leurs réactions, les
observer. Les morceaux avaient eu l’effet escompté, ça dansait, ça
chantait, même le soleil s’était invité.
Jane glissa son adresse et son téléphone dans la poche d’Hé-
lène, discrètement, sans qu’elle ne s’en rende compte. Une fois
le couple à l’extérieur les femmes se mirent à hurler toutes en
chœur. Où qu’il soit et à n’importe quelle heure, un Beatles pro-
voque toujours la fureur.
Paul McCartney et JaneAsher sautèrent dans un taxi pour se protéger,
par pudeur. Hélène venait sans le savoir d’écouter Sergent Pepper’s.
De retour à Little Italy, elle raconta cette anecdote à son
amie. Marge allait beaucoup mieux, elle avait juste eu besoin
de respirer. Les deux trentenaires allèrent manger puis pas-
sèrent la nuit à discuter. Avant de se coucher Hélène fouilla sa
veste en cherchant un briquet. Elle tomba sur cette serviette
pliée, 49th Piccadilly Street, 011-44-769. Call me please !
Quand elles rentrèrent à Paris, Hélène ne put s’empêcher d’appe-
ler. Les 2 femmes se virent, se charmèrent, tombèrent amoureuses
et devinrent vitales l’une pour l’autre. L’amie de Marge quitta Pa-
ris définitivement, sa maison, les pommes et son adoré BoulMich
6 mois après son retour d’Amérique. Jane annula ses fiançailles
en 1968, laissant tomber sans sourciller, l’homme au monde le
plus adulé.
Pas une seconde, jamais, à aucun instant Hélène et Jane ne regret-
tèrent leur choix. Le destin les avait faites se croiser à tout jamais
pour le meilleur.
Marge pensait à McCartney. Elle savait qu’être populaire ne pro-
tège pas de la douleur.
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