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ain elle n’irait pas au collège. Comme un coup de sang, elle
prit cet objet non identifié. « Reconnaissance faciale validée ».
Tout seul le truc s’allumait. Bertille était dans le futur. Elle attra-
pa son écran vidéo portable, appuya sur la touche verte avec un
téléphone dessiné dessus. Elle vit une espèce de clavier tactile et
composa illico le 02 35 29 32 93 de sa grand-mère.
« Ce numéro n’est plus en service actuellement. Veuillez raccro-
cher. »
Tout son monde venait de s’effondrer.
« Et voilà un Earl Grey pour ma petite femme d’amour. Alors
comment te sens-tu ma chérie ? ». Cet homme était vieux comme
son père. Respire, respire, respire. Quand il approcha sa bouche
de ses lèvres, Bertille tourna le visage de détresse. Elle se sentait
tel un animal pris au piège. Bertille avait froid. Bertille se cristal-
lisa.
« Tu nous as fait une belle petite frayeur dis donc. Cette chute
dans les escaliers était de toute beauté ». Jean-Lo se mit à rire,
rassuré que son épouse n’ait rien de grave.
Assise sur son lit, Bertille se dit que sa vie ne pouvait pas être
comme ça. Impossible. Elle aurait tout foiré, si elle en était ar-
rivée là. Gamine, elle se voulait aventurière, paléontologue, vé-
térinaire, pas se faire servir par un grand-père une tisane ou un
pisse-mémère. Bertille dit à la personne en face d’elle qu’elle se
sentait encore épuisée. Qu’elle avait encore besoin de se reposer.
Il lui caressa la joue. Elle eut un haut-le-cœur de dégoût. Jean-Lo
la serra dans ses bras. Elle frissonna de désarroi.
Une fois seule elle reprit ce téléphone et se balada dessus. Des
messages, des emails, des appels en absence. Des traces à foison
de sa vie passée. En lisant tous les SMS de sa dernière semaine
elle n’eut envie d’appeler qu’un seul de ses contacts. Marge.
Rokia
En tapant Tibo Merlu dans Facebook, elle eut toute sa vie sur un
fil. Des partages d’annonces immobilières, quelques messages
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prit cet objet non identifié. « Reconnaissance faciale validée ».
Tout seul le truc s’allumait. Bertille était dans le futur. Elle attra-
pa son écran vidéo portable, appuya sur la touche verte avec un
téléphone dessiné dessus. Elle vit une espèce de clavier tactile et
composa illico le 02 35 29 32 93 de sa grand-mère.
« Ce numéro n’est plus en service actuellement. Veuillez raccro-
cher. »
Tout son monde venait de s’effondrer.
« Et voilà un Earl Grey pour ma petite femme d’amour. Alors
comment te sens-tu ma chérie ? ». Cet homme était vieux comme
son père. Respire, respire, respire. Quand il approcha sa bouche
de ses lèvres, Bertille tourna le visage de détresse. Elle se sentait
tel un animal pris au piège. Bertille avait froid. Bertille se cristal-
lisa.
« Tu nous as fait une belle petite frayeur dis donc. Cette chute
dans les escaliers était de toute beauté ». Jean-Lo se mit à rire,
rassuré que son épouse n’ait rien de grave.
Assise sur son lit, Bertille se dit que sa vie ne pouvait pas être
comme ça. Impossible. Elle aurait tout foiré, si elle en était ar-
rivée là. Gamine, elle se voulait aventurière, paléontologue, vé-
térinaire, pas se faire servir par un grand-père une tisane ou un
pisse-mémère. Bertille dit à la personne en face d’elle qu’elle se
sentait encore épuisée. Qu’elle avait encore besoin de se reposer.
Il lui caressa la joue. Elle eut un haut-le-cœur de dégoût. Jean-Lo
la serra dans ses bras. Elle frissonna de désarroi.
Une fois seule elle reprit ce téléphone et se balada dessus. Des
messages, des emails, des appels en absence. Des traces à foison
de sa vie passée. En lisant tous les SMS de sa dernière semaine
elle n’eut envie d’appeler qu’un seul de ses contacts. Marge.
Rokia
En tapant Tibo Merlu dans Facebook, elle eut toute sa vie sur un
fil. Des partages d’annonces immobilières, quelques messages
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