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corps, son sexe qu’elle savait exactement comment procé-
der pour en faire idem. Elle n’était pas fière de fonctionner au
lance-pierres, mais ça l’avait toujours dépatouillée quand elle
commençait à chercher. Ensuite elle triait, après elle creusait.
La pelle bêche était son petit plaisir inavoué.
La journaliste se capotait d’un bonnet, fermait sa parka
jusqu’au nez et allait fumer. Elle adorait fumer. Allumer, aspi-
rer, recracher, recommencer. L’odeur sur ses doigts la déran-
geait, mais pas assez pour arrêter. Rentra de nouveau dans le
bistro, commanda un allongé et se remit à surligner, griffonner
et annoter. Elle aimait le début des histoires où il ne fallait rien
laisser de côté. Se concentrer pour percevoir les détails ano-
dins. Souvent, Rokia fermait les yeux et se projetait comme
si elle y était. C’était son super pouvoir, un pragmatisme à
toute épreuve couplé à une imagination hors-norme. Quand
deux qualités opposées se complétaient comme pour affiner
son invulnérabilité. La jeune femme était toujours obligée de
se surmotiver, les résidus de son enfance assurément. Il avait
fallu batailler pour en arriver où elle était. Elle combattait les
inégalités, dénonçait les abus de notre société, balançait des
porcs et des présentateurs de JT. Fallait vraiment pas la faire
chier !
Rokia
3 noms au final la titillaient. Ils étaient sa porte d’entrée. C’est par
eux qu’elle voulait commencer. Merlu, Bensaïd et Del’Imaginn.
Tony Del’Imagin. Rokia aurait adoré s’appeler Del’Imaginn.
Imagine, Rokia Del’Imaginn…
4 ans auparavant la jeune journaliste avait enquêté sur l’affaire
des hachis parmentiers à base de canassons décomposés. Elle se
souvint que ce gars-là travaillait dans la cellule de crise qui dé-
fendait le consensus agroalimentaire dont faisait partie Findus.
Elle recevait des communiqués de l’AFP et quand elle voulait
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der pour en faire idem. Elle n’était pas fière de fonctionner au
lance-pierres, mais ça l’avait toujours dépatouillée quand elle
commençait à chercher. Ensuite elle triait, après elle creusait.
La pelle bêche était son petit plaisir inavoué.
La journaliste se capotait d’un bonnet, fermait sa parka
jusqu’au nez et allait fumer. Elle adorait fumer. Allumer, aspi-
rer, recracher, recommencer. L’odeur sur ses doigts la déran-
geait, mais pas assez pour arrêter. Rentra de nouveau dans le
bistro, commanda un allongé et se remit à surligner, griffonner
et annoter. Elle aimait le début des histoires où il ne fallait rien
laisser de côté. Se concentrer pour percevoir les détails ano-
dins. Souvent, Rokia fermait les yeux et se projetait comme
si elle y était. C’était son super pouvoir, un pragmatisme à
toute épreuve couplé à une imagination hors-norme. Quand
deux qualités opposées se complétaient comme pour affiner
son invulnérabilité. La jeune femme était toujours obligée de
se surmotiver, les résidus de son enfance assurément. Il avait
fallu batailler pour en arriver où elle était. Elle combattait les
inégalités, dénonçait les abus de notre société, balançait des
porcs et des présentateurs de JT. Fallait vraiment pas la faire
chier !
Rokia
3 noms au final la titillaient. Ils étaient sa porte d’entrée. C’est par
eux qu’elle voulait commencer. Merlu, Bensaïd et Del’Imaginn.
Tony Del’Imagin. Rokia aurait adoré s’appeler Del’Imaginn.
Imagine, Rokia Del’Imaginn…
4 ans auparavant la jeune journaliste avait enquêté sur l’affaire
des hachis parmentiers à base de canassons décomposés. Elle se
souvint que ce gars-là travaillait dans la cellule de crise qui dé-
fendait le consensus agroalimentaire dont faisait partie Findus.
Elle recevait des communiqués de l’AFP et quand elle voulait
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