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E t bien sincèrement, à moi d’être désolée monsieur, vraiment
je ne voulais pas vous importuner. Passez une bonne journée…
— N on, j’insiste si vous me le permettez, accordez-moi un instant
je suis vraiment open pour que vous développiez cette histoire
de détachement et de présent.
— V ous savez, je n’ai aucun mérite, c’était mon sujet de thèse,
donc sur ce dossier je suis plutôt à l’aise.
— E h bien partagez, partagez donc… vous disiez que ma façon
de parler avait une incidence sur ma façon d’apprécier l’ins-
tant… c’est ça ?
— P as vraiment, en fait je vous disais que contrôler notre langage
est une façon d’exister.
Tony engloutit son godet et leva la main pour en recommander un.
— V ous prenez quelque chose ?
— O ui je veux bien, une grande bière s’il vous plaît.
— J e m’appelle Tony, Tony Del’Imaginn.
— M oi Rokia, je m’appelle Rokia.
La jeune journaliste adorait pêcher !
Bertille & Marge
La Maison-Poisson était perchée sur un énorme rocher escar-
pé. Fortifiée par des pierres jaunes de grosse taille, sa protection
contre les grandes marées n’était plus à démontrer. Ça n’empê-
chait pas les moments de stress et de tension quand la mer mon-
tait et que les vagues commençaient à fouetter les baies vitrées.
À 10 pas de la porte d’entrée, un pin parasol centenaire s’élevait
comme une fée au-dessus d’un berceau. Force et douceur. La na-
ture dans toute sa splendeur.
Bertille emmitouflée dans un plaid, soufflant sur son mug de thé,
fixait les flammes de la cheminée. Elles dansaient telles une tzi-
gane libre et intenable. Voulaient s’échapper. Assise à une pe-
tite table de bistro face au soleil couchant, Marge épluchait des
pommes puis les découpait en fines tranches afin de les positionner
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je ne voulais pas vous importuner. Passez une bonne journée…
— N on, j’insiste si vous me le permettez, accordez-moi un instant
je suis vraiment open pour que vous développiez cette histoire
de détachement et de présent.
— V ous savez, je n’ai aucun mérite, c’était mon sujet de thèse,
donc sur ce dossier je suis plutôt à l’aise.
— E h bien partagez, partagez donc… vous disiez que ma façon
de parler avait une incidence sur ma façon d’apprécier l’ins-
tant… c’est ça ?
— P as vraiment, en fait je vous disais que contrôler notre langage
est une façon d’exister.
Tony engloutit son godet et leva la main pour en recommander un.
— V ous prenez quelque chose ?
— O ui je veux bien, une grande bière s’il vous plaît.
— J e m’appelle Tony, Tony Del’Imaginn.
— M oi Rokia, je m’appelle Rokia.
La jeune journaliste adorait pêcher !
Bertille & Marge
La Maison-Poisson était perchée sur un énorme rocher escar-
pé. Fortifiée par des pierres jaunes de grosse taille, sa protection
contre les grandes marées n’était plus à démontrer. Ça n’empê-
chait pas les moments de stress et de tension quand la mer mon-
tait et que les vagues commençaient à fouetter les baies vitrées.
À 10 pas de la porte d’entrée, un pin parasol centenaire s’élevait
comme une fée au-dessus d’un berceau. Force et douceur. La na-
ture dans toute sa splendeur.
Bertille emmitouflée dans un plaid, soufflant sur son mug de thé,
fixait les flammes de la cheminée. Elles dansaient telles une tzi-
gane libre et intenable. Voulaient s’échapper. Assise à une pe-
tite table de bistro face au soleil couchant, Marge épluchait des
pommes puis les découpait en fines tranches afin de les positionner
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