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peu de sable, de beaux rochers. Léopold et Timotée passèrent
des heures à sauter. Tony dressé sur ses coudes les regardait sans
s’en lasser. Il avait tellement de temps à rattraper avec eux. Tous
ces moments où ils avaient été ensemble mais tellement seuls.
Ces journées à cohabiter sans avoir l’attention nécessaire pour se
connaître vraiment. C’était fini tout ça. Passer à côté de leur vie
n’avait que trop durer.
Le jour disparaissait et les gars remontaient. Sur la terrasse, la
nuit tombait. Ils se racontaient des énigmes pour se terroriser.
« On retrouve un corps au milieu d’un champ, sans vêtement, au-
cune trace, quelle angoisse. Comment l’homme est-il mort ? ». Ils
s’éclairaient à la bougie. Faisaient des houuuuu, houuuu en guise
de panoplie. Puis se serraient dans les bras juste avant de flipper.
Le lendemain ils recommençaient.
Le marché de Zoagli se campait à l’ombre des palmiers. Tape-
nade, olives, câpres, jambon de Parme et de Toscane, Gorgonzola
crémeux et Mozzarella parfumée à la tomate séchée. Tout ça don-
nait envie de cuisiner.
Ils profitèrent de ces moments pour aller manger aux Cinque
Terre, admirer La naissance de Vénus à Florence, se perdre dans
Rome et rester bouches bées face à son Colisée.
Il était temps de repartir en Normandie. Depuis le jour de son ar-
rivée, tournait dans la tête de Tony une phrase que son grand-père
rabâchait quant à la personnalité des habitants de ce magnifique
pays. « Les Italiens sont des Français heureux ». Tout était clair
pour leur famille. C’est ici que se trouvait leur béquille.
Béatrice
Même si l’excitation montait d’un cran jour après jour, Béatrice
savait que le paquebot s’approchait des côtes à trop forte vitesse.
Il allait y avoir du grabuge. L’état de santé de Bertille n’évoluait
pas d’un iota et les élections se tenaient à la fin de la semaine. Du-
rant tout le dimanche, l’école primaire de ses deux petits garçons
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des heures à sauter. Tony dressé sur ses coudes les regardait sans
s’en lasser. Il avait tellement de temps à rattraper avec eux. Tous
ces moments où ils avaient été ensemble mais tellement seuls.
Ces journées à cohabiter sans avoir l’attention nécessaire pour se
connaître vraiment. C’était fini tout ça. Passer à côté de leur vie
n’avait que trop durer.
Le jour disparaissait et les gars remontaient. Sur la terrasse, la
nuit tombait. Ils se racontaient des énigmes pour se terroriser.
« On retrouve un corps au milieu d’un champ, sans vêtement, au-
cune trace, quelle angoisse. Comment l’homme est-il mort ? ». Ils
s’éclairaient à la bougie. Faisaient des houuuuu, houuuu en guise
de panoplie. Puis se serraient dans les bras juste avant de flipper.
Le lendemain ils recommençaient.
Le marché de Zoagli se campait à l’ombre des palmiers. Tape-
nade, olives, câpres, jambon de Parme et de Toscane, Gorgonzola
crémeux et Mozzarella parfumée à la tomate séchée. Tout ça don-
nait envie de cuisiner.
Ils profitèrent de ces moments pour aller manger aux Cinque
Terre, admirer La naissance de Vénus à Florence, se perdre dans
Rome et rester bouches bées face à son Colisée.
Il était temps de repartir en Normandie. Depuis le jour de son ar-
rivée, tournait dans la tête de Tony une phrase que son grand-père
rabâchait quant à la personnalité des habitants de ce magnifique
pays. « Les Italiens sont des Français heureux ». Tout était clair
pour leur famille. C’est ici que se trouvait leur béquille.
Béatrice
Même si l’excitation montait d’un cran jour après jour, Béatrice
savait que le paquebot s’approchait des côtes à trop forte vitesse.
Il allait y avoir du grabuge. L’état de santé de Bertille n’évoluait
pas d’un iota et les élections se tenaient à la fin de la semaine. Du-
rant tout le dimanche, l’école primaire de ses deux petits garçons
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