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Alexandre Spinozi s’était évidemment égaré en monnayant une
femme contre un collé-serré. Hier, il voulait du cul, que du cul et
pourtant ça le rattachait au fait d’être amoureux. Tant de gens sont
capables de dissocier les deux. Lui, non. Il devait aimer et frisson-
ner pour jouir comme il le désirait. Qu’y a-t-il de plus malheureux
que d’éprouver des sentiments à sens unique ? Rien. La passion
plus forte que la raison. Il fallait qu’Alex accepte le déclic. Il était
devenu un putain de romantique !
Le jeune homme se trouvait dans la phase si compliquée à gérer, où tout
ce qu’il voulait n’était plus et tout ce qu’il espérait n’était pas encore.
Une espèce d’espace temps spécifique au spleen. Vivement l’idéal.
La dernière vision qu’il avait de l’amour de sa vie était celle d’une
femme inconsciente allongée au milieu de son lit. Comme s’il
avait besoin de ce genre de référence pour améliorer sa situation.
Depuis, plus rien. Pas un message, un SMS, une attente derrière
sa porte. Bertille ne donnait plus signe de vie, la sienne devenait
toute flétrie. Les vases communicants de la passion.
Comme un zombie en quête de nuit, il prit sa Moncler et descen-
dit au QG de campagne.
Béatrice expliquait pour la énième fois les grandes lignes du pro-
gramme à une dame aux cheveux parmes. C’était bon signe, de
plus en plus d’électeurs venaient pour discuter, se renseigner.
Émelyne, de son côté, agençait les plantes vertes. Roulait des af-
fiches par 10 et les donnait aux partisans qui souhaitaient les col-
ler. Ça sentait la dernière ligne droite.
À défaut de voir la candidate de son cœur traîner ses mocas-
sins Gucci sur le carrelage blanc de cette ancienne boucherie,
Alexandre vit une jeune femme inconnue au bataillon dans l’ar-
rière-salle du GQ. Ici, tout le monde le connaissait, on savait pour
son coma, pour l’attentat. Il avait un statut spécial, celui de « vic-
time du gala ». Alex se dirigea vers la machine à café.
— B onjour je m’appelle Alexandre Spinozi. Je viens régulière-
ment apporter mon soutien à Madame De La Berthelière, dit-il
en se versant un peu de jus dans un mug aussi laid qu’ébréché.
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Alexandre Spinozi s’était évidemment égaré en monnayant une
femme contre un collé-serré. Hier, il voulait du cul, que du cul et
pourtant ça le rattachait au fait d’être amoureux. Tant de gens sont
capables de dissocier les deux. Lui, non. Il devait aimer et frisson-
ner pour jouir comme il le désirait. Qu’y a-t-il de plus malheureux
que d’éprouver des sentiments à sens unique ? Rien. La passion
plus forte que la raison. Il fallait qu’Alex accepte le déclic. Il était
devenu un putain de romantique !
Le jeune homme se trouvait dans la phase si compliquée à gérer, où tout
ce qu’il voulait n’était plus et tout ce qu’il espérait n’était pas encore.
Une espèce d’espace temps spécifique au spleen. Vivement l’idéal.
La dernière vision qu’il avait de l’amour de sa vie était celle d’une
femme inconsciente allongée au milieu de son lit. Comme s’il
avait besoin de ce genre de référence pour améliorer sa situation.
Depuis, plus rien. Pas un message, un SMS, une attente derrière
sa porte. Bertille ne donnait plus signe de vie, la sienne devenait
toute flétrie. Les vases communicants de la passion.
Comme un zombie en quête de nuit, il prit sa Moncler et descen-
dit au QG de campagne.
Béatrice expliquait pour la énième fois les grandes lignes du pro-
gramme à une dame aux cheveux parmes. C’était bon signe, de
plus en plus d’électeurs venaient pour discuter, se renseigner.
Émelyne, de son côté, agençait les plantes vertes. Roulait des af-
fiches par 10 et les donnait aux partisans qui souhaitaient les col-
ler. Ça sentait la dernière ligne droite.
À défaut de voir la candidate de son cœur traîner ses mocas-
sins Gucci sur le carrelage blanc de cette ancienne boucherie,
Alexandre vit une jeune femme inconnue au bataillon dans l’ar-
rière-salle du GQ. Ici, tout le monde le connaissait, on savait pour
son coma, pour l’attentat. Il avait un statut spécial, celui de « vic-
time du gala ». Alex se dirigea vers la machine à café.
— B onjour je m’appelle Alexandre Spinozi. Je viens régulière-
ment apporter mon soutien à Madame De La Berthelière, dit-il
en se versant un peu de jus dans un mug aussi laid qu’ébréché.
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