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Ils venaient d’atterrir à l’aéroport Christophe Colomb de Gênes.
Une Fiat 500 cabriolet rouge était réservée pour 4 jours. Tony
autorisa Léopold à monter devant. Timotée se glissa derrière son
frère pour que son père puisse le voir juste en tournant succincte-
ment la tête. Drive Slow de Kanye West commençait à taper dans
les enceintes des portières. 3 nuques battaient la mesure comme
le bras gauche du chat Maneki Neko.
Ça les rallongeait un peu mais ils décidèrent de longer la côte en
passant par Bogliasco, Sori, Recco pour arriver enfin à Rapallo.
C’est ici que Tony avait loué un endroit un peu particulier. Un
Airbnb à vendre. Tester au quotidien une maison avant d’y injec-
ter la totalité de ses économies devrait être obligatoire.
Les enfants n’avaient jamais rien vu d’aussi beau. Un paysage
crantelé de forêts se jetant dans la Méditerranée. Chaque colline
était bombée à la perfection, chaque relief se courbait au diapason.
Quand un village surgissait au loin ce n’était pas pour dénaturer
l’espace mais bien pour s’y accommoder. Des façades terracot-
ta, safran, rouille, curcuma, brique. Le soleil se reflétait dedans
comme un vieil ami. Les volets vert sapin donnaient l’impres-
sion que l’intérieur des habitations était envahi par la végétation.
Des voûtes, des terrasses, des clochers. Les constructions côtières
montraient à quel point les Italiens aimaient et respectaient la
beauté. Et ce bleu, ce bleu indescriptible, ce bleu qui te pénètre
quand tu fermes les yeux.
En arrivant devant un portail en fer forgé, Tony tapa le code qu’il
avait reçu par mail quelques jours auparavant. Gravé dans une
planche de bois précieux, la villa se nommait « Marina Di Mar-
di ». Toute la décoration et le mobilier étaient à dégager mais ce
n’est pas pour cela que les mecs Del’Imaginn avaient fait le dépla-
cement. Ils voulaient sentir l’air, l’odeur du jardin et la fraîcheur
du matin. Voir si les frissons galopaient sur leur peau quand, sans
rien dire, l’horizon s’enfuyait dans les eaux. Vibrer en touchant
la bâtisse. Planer en pensant aux abysses. Les garçons mirent un
maillot de bain et une serviette autour de leur cou. Ils descen-
dirent le chemin tortueux pour accéder à une petite plage privée.
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Ils venaient d’atterrir à l’aéroport Christophe Colomb de Gênes.
Une Fiat 500 cabriolet rouge était réservée pour 4 jours. Tony
autorisa Léopold à monter devant. Timotée se glissa derrière son
frère pour que son père puisse le voir juste en tournant succincte-
ment la tête. Drive Slow de Kanye West commençait à taper dans
les enceintes des portières. 3 nuques battaient la mesure comme
le bras gauche du chat Maneki Neko.
Ça les rallongeait un peu mais ils décidèrent de longer la côte en
passant par Bogliasco, Sori, Recco pour arriver enfin à Rapallo.
C’est ici que Tony avait loué un endroit un peu particulier. Un
Airbnb à vendre. Tester au quotidien une maison avant d’y injec-
ter la totalité de ses économies devrait être obligatoire.
Les enfants n’avaient jamais rien vu d’aussi beau. Un paysage
crantelé de forêts se jetant dans la Méditerranée. Chaque colline
était bombée à la perfection, chaque relief se courbait au diapason.
Quand un village surgissait au loin ce n’était pas pour dénaturer
l’espace mais bien pour s’y accommoder. Des façades terracot-
ta, safran, rouille, curcuma, brique. Le soleil se reflétait dedans
comme un vieil ami. Les volets vert sapin donnaient l’impres-
sion que l’intérieur des habitations était envahi par la végétation.
Des voûtes, des terrasses, des clochers. Les constructions côtières
montraient à quel point les Italiens aimaient et respectaient la
beauté. Et ce bleu, ce bleu indescriptible, ce bleu qui te pénètre
quand tu fermes les yeux.
En arrivant devant un portail en fer forgé, Tony tapa le code qu’il
avait reçu par mail quelques jours auparavant. Gravé dans une
planche de bois précieux, la villa se nommait « Marina Di Mar-
di ». Toute la décoration et le mobilier étaient à dégager mais ce
n’est pas pour cela que les mecs Del’Imaginn avaient fait le dépla-
cement. Ils voulaient sentir l’air, l’odeur du jardin et la fraîcheur
du matin. Voir si les frissons galopaient sur leur peau quand, sans
rien dire, l’horizon s’enfuyait dans les eaux. Vibrer en touchant
la bâtisse. Planer en pensant aux abysses. Les garçons mirent un
maillot de bain et une serviette autour de leur cou. Ils descen-
dirent le chemin tortueux pour accéder à une petite plage privée.
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