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isait au final, même si elle savait qu’elle n’y vieillirait pas.
En poussant sa porte d’entrée, Django lui fit la fête. Alors qu’elle
l’avait délaissé durant près d’une semaine, son chat de gouttière
était fidèle et amoureux de sa maîtresse. Il faisait des « huit » entre
ses pas, levait sa queue. Elle détestait ça. Voir un anus en forme
d’étoile au petit-déjeuner la dégoûtait. Pourtant, dieu sait si elle
l’adorait. Mais bon ça restait malgré tout la vision d’un troufion
en buvant son café. Elle l’attrapa sous les bras, enfin les pattes,
le leva au niveau de son visage et lui fit des bisous d’esquimau.
Malgré son bagage intellectuel, face à son animal, elle redevenait
naturellement primaire.
Sa super voisine le nourrissait, le dorlotait, jamais Rokia ne s’in-
quiétait pour son félin. Mais quand ils se retrouvaient dans l’inti-
mité, le quotidien était toujours à base de câlins, de monologues
et de Whiskas Satin. C’était rodé.
Rokia se mit dans son bas de pyjama fétiche, celui troué à l’entre
jambe, râpé au niveau des genoux mais étonnamment encore très
doux. Enfilait un gros col roulé et noua par dessus son foulard
favori qu’elle lavait le moins possible. Ses odeurs l’enivraient et
l’aidaient clairement à bien travailler.
Une petite liseuse allumée. Le MacBook ouvert. Elle avait
72 heures pour clarifier son enquête. Mettre à plat, recouper, croi-
ser ses données, vérifier ses notes, ses enregistrements au débotté.
Comme à son habitude Rokia avait accumulé une masse de don-
nées dans laquelle elle se noyait. Fallait maintenant juste attra-
per une bouée, prendre de la hauteur et se questionner de façon
ordonnée. C’est pile à ce moment-là que tout se jouait. Elle le
savait, elle ne devait pas se rater.
La journaliste faisait des schémas, des tableurs, des fiches de pro-
fil. Elle avait aussi copié tous les comptes de Bertille sur une clef
USB, pris discrètement en photo la majeure partie des acteurs de
tout ce merdier. Bon, elle n’avait pas croisé la Duchesse et ça,
ça l’emmerdait. Mais en l’état, elle avait suffisamment de ma-
tière pour enfin se poser. Décortiquer et se laisser diriger par son
feeling et les infos qu’elle avait amassées.
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En poussant sa porte d’entrée, Django lui fit la fête. Alors qu’elle
l’avait délaissé durant près d’une semaine, son chat de gouttière
était fidèle et amoureux de sa maîtresse. Il faisait des « huit » entre
ses pas, levait sa queue. Elle détestait ça. Voir un anus en forme
d’étoile au petit-déjeuner la dégoûtait. Pourtant, dieu sait si elle
l’adorait. Mais bon ça restait malgré tout la vision d’un troufion
en buvant son café. Elle l’attrapa sous les bras, enfin les pattes,
le leva au niveau de son visage et lui fit des bisous d’esquimau.
Malgré son bagage intellectuel, face à son animal, elle redevenait
naturellement primaire.
Sa super voisine le nourrissait, le dorlotait, jamais Rokia ne s’in-
quiétait pour son félin. Mais quand ils se retrouvaient dans l’inti-
mité, le quotidien était toujours à base de câlins, de monologues
et de Whiskas Satin. C’était rodé.
Rokia se mit dans son bas de pyjama fétiche, celui troué à l’entre
jambe, râpé au niveau des genoux mais étonnamment encore très
doux. Enfilait un gros col roulé et noua par dessus son foulard
favori qu’elle lavait le moins possible. Ses odeurs l’enivraient et
l’aidaient clairement à bien travailler.
Une petite liseuse allumée. Le MacBook ouvert. Elle avait
72 heures pour clarifier son enquête. Mettre à plat, recouper, croi-
ser ses données, vérifier ses notes, ses enregistrements au débotté.
Comme à son habitude Rokia avait accumulé une masse de don-
nées dans laquelle elle se noyait. Fallait maintenant juste attra-
per une bouée, prendre de la hauteur et se questionner de façon
ordonnée. C’est pile à ce moment-là que tout se jouait. Elle le
savait, elle ne devait pas se rater.
La journaliste faisait des schémas, des tableurs, des fiches de pro-
fil. Elle avait aussi copié tous les comptes de Bertille sur une clef
USB, pris discrètement en photo la majeure partie des acteurs de
tout ce merdier. Bon, elle n’avait pas croisé la Duchesse et ça,
ça l’emmerdait. Mais en l’état, elle avait suffisamment de ma-
tière pour enfin se poser. Décortiquer et se laisser diriger par son
feeling et les infos qu’elle avait amassées.
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