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Alfred LE POITTEVIN 1816-1848 [source : auteurs.normands.free]

Poète et avocat français né le 29 septembre
1816 à Rouen et décédé le 3 avril 1848 à La
Neuville Champ d’Oisel, Alfred LE
POITTEVIN est le fils de Marie Anne
Victoire THURIN (1794-1866) et de Jean
Paul François LE POITTEVIN (1778-1850).
Alfred n’a qu’une soeur plus jeune, Laure
(1821-1903).

La famille LE POITTEVIN est très liée avec
la famille FLAUBERT. Élevées ensemble
dans un pensionnat d’Honfleur, Victoire
THURIN et Anne FLEURIOT (qui
deviendra l’épouse du docteur Achille
FLAUBERT) sont amies d’enfance. Le père
d’Alfred devient le parrain de Gustave
FLAUBERT et le père de Gustave, le parrain
d’Alfred LE POITTEVIN.

Alfred entre en octobre 1827 comme
interne à l’Institution Vallée et suit les cours
du Collège Royal de Rouen. C’est là que
naît son amitié avec Ernest CHEVALIER,
compagnon fidèle de Gustave FLAUBERT.
Tous les trois se réunissent pour philosopher au domicile du docteur FLAUBERT à Rouen ou chez
les parents d’Ernest CHEVALIER aux Andelys, ou encore à Fécamp où le père d’Alfred possède des
propriétés. Alfred publie ses poèmes dans le petit journal local : Le Colibri.

De cinq ans l’aîné de Gustave FLAUBERT, Alfred est l’un de ses amis très chers, l’un de ses
premiers confidents, un initiateur et un maître. "De dix à vingt ans, Flaubert a aimé, admiré et imité
Alfred : il s’est donné à lui comme un disciple à son maître", écrit Jean-Paul SARTRE dans L’idiot de la
famille. FLAUBERT lui dédie Les Mémoires d’un fou écrit en 1838 ainsi que La Tentation de Saint-
Antoine.

Après son baccalauréat en 1838, Alfred part pour Paris pour y faire ses études de droit jusqu’en
1841, date de son retour à Rouen. Alfred s’inscrit comme avocat à la Cour Royale de Rouen le
13 mai 1842. A l’enthousiasme jeune et fécond d’autrefois, succède une immense lassitude physique
et morale accompagnée de tristesse et de dégoût de vivre. "Tu dépéris d’embêtement, tu crèves de rage, tu
meurs de tristesse, tu étouffes… Pense, travaille, écris… Le seul moyen de n’être pas malheureux...". Lettre de
FLAUBERT le 13 mai 1845.

Sur les recommandations de son ami, il reprend la plume pour écrire Promenade de Bélial dans lequel
il est question de métempsychose (doctrine selon laquelle l’âme se réincarne dans un autre corps). Il
écrit à FLAUBERT en mars 1845 :
"J’ai l’idée d’un conte philosophique que tu aimeras, je crois, beaucoup… j’avance assez dans mon roman…".

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