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famille le poittevin

Alfred LE POITTEVIN 1816-1848 (suite)

Le 6 juillet 1846, Alfred épouse Louise
de MAUPASSANT à La Neuville.
Parmi les témoins nous retrouvons :
Gustave FLAUBERT, son frère Achille,
Hippolyte BELLANGÉ, Gustave de
MAUPASSANT, le frère de la mariée et
Théodore DOUVRE, l’oncle de la
future. De retour de son voyage de

noces en Italie, il reçoit la visite de
Gustave FLAUBERT et de Maxime DU
CAMP à La Neuville Champ d’Oisel.

Durant l’hiver 1846, le jeune ménage

Alfred LE POITTEVIN. s’installe à Paris. Ce mariage et cet Louise de MAUPASSANT.
éloignement sont des plus pénibles

pour FLAUBERT qui le vit comme une

trahison. Alfred est bien l’homme qu’il aime le plus au monde… et leurs correspondances

s’interrompent pendant les deux dernières années de sa vie. "J’ai eu, lorsqu’il s’est marié, un chagrin de

jalousie très profond : ça a été une rupture, un arrachement ! Pour moi, il est mort deux fois". Lettre de

FLAUBERT à Ernest CHEVALIER.

Dès le printemps 1847, Alfred et Louise viennent s’installer dans le château de Jules de
MAUPASSANT à La Neuville Champ d’Oisel : c’est là que Louis LE POITTEVIN, leur fils, naît le
22 mai 1847. Gustave FLAUBERT lui rend visite et écrit :

"Rien de neuf ici ; tout suit son train. La mère toujours triste. L’enfant marche, vit et vagit. Le sieur Alfred vit
à La Neuville en ne faisant pas grand-chose".

Gustave FLAUBERT à Louise COLET : "Toujours malade et incapable de supporter la moindre fatigue,

toujours triste et découragé, il se remet à écrire Bélial". Dès le mois d’octobre, son état de santé inquiète
son entourage. Alfred s’éteint dans la nuit du 3 au 4 avril 1848 à La Neuville Champ d’Oisel au
milieu des siens, après une longue agonie et est inhumé le 7 avril dans le cimetière de La Neuville
Champ d’Oisel.

Gustave FLAUBERT était à son chevet, il écrit à son ami Ernest [coll. B.DANIEL]
CHEVALIER :
"J’attendais toujours à t’écrire, mon brave Ernest, pour te donner des nouvelles La Tentation de
définitives de ce pauvre Alfred. Tout est fini maintenant ! Il est mort il y a Saint-Antoine,
aujourd’hui 8 jours, à cette heure-ci (minuit). Je l’ai enterré jeudi dernier. Il a G. FLAUBERT.
horriblement souffert et s’est vu finir. Tu sais, toi qui nous as connus dans notre
jeunesse, si je l’aimais et quelle peine cette perte m’a dû faire. Encore un de moins,
encore un de plus qui s’en va...". Croisset, lundi 10 avril 1848.

Le 8 juillet 1849, une demande de concession perpétuelle du terrain dans
lequel Alfred a été inhumé est faite au nom de Louise LE POITTEVIN.

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