Page 65 - Cloches
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magine le parcours que nous allons suivre. La différence de hauteur
entre la fin de l'escalier et les abat-son ne semble pas importante.
L'échelle ne devrait pas être très grande.
La nef est éclairée, sa voûte a été refaite en bois clair et ses vitraux sont
bleu-roi, bleu-saphir et coquelicot, l'un d'eux représente Saint Christophe.
Il était l’objet d’un pèlerinage qui avait lieu en juillet.
A la croisée du transept, sous le clocher, Saint Pierre est en habits de
couleurs. La voûte est très haute et le passage des cloches est mis en
évidence par le dessin des pierres qui le bordent. Le sonneur se plaçait
entre le prêtre et les fidèles, là même où se trouve l'autel, aujourd'hui.
Nous nous dirigeons vers la petite porte à gauche et montons l'escalier
étroit. Pas d'échelle ensuite, la chambre de la cloche est déjà là mais le
beffroi est comme une grande cage posée sur trois grosses poutres à
environ 1,20 m du sol. Nous posons un pied sur une fausse marche dans le
mur pour être à hauteur du beffroi sur les poutres.
La cloche est enfermée sans être punie car elle a
tout l'espace pour partir à la volée. Est-ce un écrin,
une châsse… ? Celle que les paroissiens appellent
Françoise est bien protégée.
Nous allons d'une poutre à l'autre pour la
contourner sans l'éviter car nous voulons tout
connaître d'elle. Elle est bien vieille avec sa robe
couleur de deuil aux reflets verts, ses deux
compagnes sont parties depuis si longtemps. Elle
possède un marteau deuil en plus du marteau de
tintement.
La salle est octogonale, formée de huit côtés différents. On devine où
étaient les quatre coins de la tour carrée. Un arc renforce les nouveaux
côtés. A hauteur des baies, des hommes ont gravé leur nom et daté leur
passage, « Charles Bénard 1887 »…
De là-haut, ils voyaient la campagne bien loin. Il y avait une ferme ici qui a
été détruite en 1944 par une fusée V1, les vitraux de l'église avaient été
endommagés.

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