Page 74 - Cloches
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et, avant de prendre sa position d’éternel veilleur au sommet de la
flèche, fit pencher la croix voulant vivre une aventure terrestre qui lui
sembla plus attrayante. Il a fallu le redresser, le sermonner, lui redonner
ses honneurs de premier. Depuis, il reste fidèle à ses obligations,
appréciant les plaisirs célestes et comme dans le plus haut village de
France, la nuit, il picore les étoiles, avec fierté.
Nous entrons dans l’église. A droite Saint Paul, à gauche Saint Pierre, en
statues et dans la verrière sont les saints patrons de cette église.
Sous le clocher, les murs portent encore les marques de peinture noire
des litres funéraires d’avant la Révolution. Marques laissées par des
hommes, à côté d’autres marques, celles des bâtisseurs, des artisans, des
notables, des curés et des paroissiens, de génération en génération.
Marques visibles, marques évidentes, marques discrètes : les œuvres
d'arts (voûtes, colonnes, sculptures, verrières, mobilier, habits brodés,
bannières cousues de fil d’or…), les écrits, les réparations, l’entretien, le
bouquet de fleurs…
L’électrification de la cloche date de 1990. Avant cette date, c’est M.Vasse
qui allait décrocher la grosse corde pour la mettre en branle. Pour
annoncer l’office, la cloche sonne à la volée, c’est au deuxième
balancement qu’on commence à l’entendre, on l’encourage pendant deux
minutes et demie à trois minutes et on la retient pour l’arrêter, sinon elle
n’en finit pas de se balancer.
A l’heure de l’angélus, le battant tinte sur la cloche pour annoncer l'heure
et trois minutes sont accordées aux fidèles pour se préparer aux prières.
On tire de nouveau sur la corde pour trois premiers tintements, on arrête
pendant vingt secondes pour une courte prière, on tire une deuxième fois,
seconds tintements, seconde pause de vingt secondes pour une prière et
on tire une troisième fois pour les troisièmes tintements, la pause ou
temps de prière est maintenant plus long, quarante secondes et on
démarre à la volée.
Pour la sonnerie aux morts ou le glas, M. Vasse se dirige vers une autre
corde plus fine et la décroche. Il libère un marteau qui frotte la cloche au
niveau de la tierce mineure. Un coup, deux coups, quatre à cinq coups et
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flèche, fit pencher la croix voulant vivre une aventure terrestre qui lui
sembla plus attrayante. Il a fallu le redresser, le sermonner, lui redonner
ses honneurs de premier. Depuis, il reste fidèle à ses obligations,
appréciant les plaisirs célestes et comme dans le plus haut village de
France, la nuit, il picore les étoiles, avec fierté.
Nous entrons dans l’église. A droite Saint Paul, à gauche Saint Pierre, en
statues et dans la verrière sont les saints patrons de cette église.
Sous le clocher, les murs portent encore les marques de peinture noire
des litres funéraires d’avant la Révolution. Marques laissées par des
hommes, à côté d’autres marques, celles des bâtisseurs, des artisans, des
notables, des curés et des paroissiens, de génération en génération.
Marques visibles, marques évidentes, marques discrètes : les œuvres
d'arts (voûtes, colonnes, sculptures, verrières, mobilier, habits brodés,
bannières cousues de fil d’or…), les écrits, les réparations, l’entretien, le
bouquet de fleurs…
L’électrification de la cloche date de 1990. Avant cette date, c’est M.Vasse
qui allait décrocher la grosse corde pour la mettre en branle. Pour
annoncer l’office, la cloche sonne à la volée, c’est au deuxième
balancement qu’on commence à l’entendre, on l’encourage pendant deux
minutes et demie à trois minutes et on la retient pour l’arrêter, sinon elle
n’en finit pas de se balancer.
A l’heure de l’angélus, le battant tinte sur la cloche pour annoncer l'heure
et trois minutes sont accordées aux fidèles pour se préparer aux prières.
On tire de nouveau sur la corde pour trois premiers tintements, on arrête
pendant vingt secondes pour une courte prière, on tire une deuxième fois,
seconds tintements, seconde pause de vingt secondes pour une prière et
on tire une troisième fois pour les troisièmes tintements, la pause ou
temps de prière est maintenant plus long, quarante secondes et on
démarre à la volée.
Pour la sonnerie aux morts ou le glas, M. Vasse se dirige vers une autre
corde plus fine et la décroche. Il libère un marteau qui frotte la cloche au
niveau de la tierce mineure. Un coup, deux coups, quatre à cinq coups et
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