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ans au Lycée Agricole !
Isabelle Vareillaud
En octobre 1980, un mois après Je me souviendrai toujours de mon la moisson. Ce n’est pas faute qu’on
la naissance de Benjamin, je passe la premier cours… J’avais préparé un dise et redise les consignes de sécurité,
soutenance de mon mémoire au Val-de- certain nombre de pages et pensais que mais avant, on pouvait plus facilement
Reuil et deviens ingénieur en agriculture ce serait bon pour les deux premières court-circuiter certaines sécurités qui
de l’ESITPA comme mon mari Alain. heures à assurer. Mais quand on n’a pas « faisaient perdre du temps ! ».
l’habitude, qu’on ne sait pas comment
Je le laisse commencer à chercher du organiser une séance, trouver le bon Heureusement, ce sont surtout
travail, dans n’importe quelle région rythme pour la prise de note des élèves d’excellents souvenirs que j’ai de
de France avant de me mettre, moi et qu’on est stressé en plus, le temps n’est mon temps d’enseignante. Comme
aussi, en quête d’un emploi. Et c’est pas le même que dans les prévisions ! ma carrière ne s’est pas arrêtée dès la
vraiment par hasard que nous restons Au bout d’une ½ heure j’avais dit tout première année (monsieur Chabanel ne
en Seine-Maritime, ma région d’origine, ce que j’avais à dire ! Heureusement les souhaitait pas me garder avec mon statut
puisqu’un ami de mes parents, qui élèves, bien sympas (dans ces cas-là !) précaire et c’est grâce à l’insistance de
travaille à la DDA, fait part à Alain m’ont proposé de me faire visiter la ferme Gérard Savoye, Tonton Géo, que j’ai pu
d’un poste d’enseignant vacant au LAY. en cette belle après-midi de septembre. rester et être, au bout de quelques années
titularisée), ma gestion de cours s’est
Ce n’était pas forcément le type Et la première année s’est écoulée nettement améliorée. Je suis allée à la
d’emploi que nous cherchions, mais ainsi, avec une préparation intensive le Sorbonne suivre pendant une année la
comme il signale à M.Chabanel, matin très très tôt et l’aide de Fawzia,
le proviseur de l’époque, que j’ai le prof d’économie (une vraie, elle) que je XZuXIZI\QWVI]+)8-;L¼uKWVWUQM=V
même diplôme, celui-ci me propose des ne remercierai jamais assez. Les élèves autre monde ! Si j’avais dû employer le
heures de vacation et nous voilà qui n’avaient que quelques années de moins vocabulaire hyper pointu qu’employaient
que moi et venaient parfois manger à les enseignants et les étudiants qui
MUUuVIOMWV[ÅVIW \! LIV[]V la maison. Je ne me souviens pas de baignaient là-dedans depuis des années,
pavillon du LAY, route de Caudebec leurs noms, à part Franck Begusseau et mes pauvres élèves auraient eu bien du
en même temps que de nouveaux Guillaume Champion. Guillaume parti mal à suivre. Moi-même, je saturais.
enseignants : Ellen et Michel Berjon faire son compagnonnage en tailleur
(éducation socio-culturelle), Fawzia de pierre à l’issue du lycée et dont j’ai +¼M[\ XW]ZY]WQ UWV LM]`QvUM ÅT[
Benslimane (économie). appris le décès, à 50 ans à peine, dans s’appelle Vivien, car j’avais acheté un
le journal des Compagnons, un de mes livre de macro-économie complètement
Alain se retrouve prof de phyto et moi enfants étant lui-même compagnon. Ça compréhensible, par rapport à d’autres
prof d’économie et de phyto ! Oups… fait mal de perdre ses élèves ! Et ça m’est bien hermétiques, et dont le prénom de
arrivé trois ou quatre fois pendant tout l’auteur était Vivien.
Les cours d’économie à l’ESITPA le temps passé au lycée ! Et deux fois,
avaient lieu le samedi matin, autant dire j’ai vu revenir à la rentrée des élèves J’ai eu un peu tous les niveaux,
que sur les 88 étudiants de la promo qui avaient perdu leur bras pendant BEPA, BTA, bac D’, puis Bac
peu y assistaient. Me voilà donc debout pro et bac Techno, BTS… avec des
tous les jours à 4 heures du matin pour orientations nouvelles : agriculture puis
préparer des cours pour les Première et agro-alimentaire. Avec de nouvelles
terminale D’.
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Isabelle Vareillaud
En octobre 1980, un mois après Je me souviendrai toujours de mon la moisson. Ce n’est pas faute qu’on
la naissance de Benjamin, je passe la premier cours… J’avais préparé un dise et redise les consignes de sécurité,
soutenance de mon mémoire au Val-de- certain nombre de pages et pensais que mais avant, on pouvait plus facilement
Reuil et deviens ingénieur en agriculture ce serait bon pour les deux premières court-circuiter certaines sécurités qui
de l’ESITPA comme mon mari Alain. heures à assurer. Mais quand on n’a pas « faisaient perdre du temps ! ».
l’habitude, qu’on ne sait pas comment
Je le laisse commencer à chercher du organiser une séance, trouver le bon Heureusement, ce sont surtout
travail, dans n’importe quelle région rythme pour la prise de note des élèves d’excellents souvenirs que j’ai de
de France avant de me mettre, moi et qu’on est stressé en plus, le temps n’est mon temps d’enseignante. Comme
aussi, en quête d’un emploi. Et c’est pas le même que dans les prévisions ! ma carrière ne s’est pas arrêtée dès la
vraiment par hasard que nous restons Au bout d’une ½ heure j’avais dit tout première année (monsieur Chabanel ne
en Seine-Maritime, ma région d’origine, ce que j’avais à dire ! Heureusement les souhaitait pas me garder avec mon statut
puisqu’un ami de mes parents, qui élèves, bien sympas (dans ces cas-là !) précaire et c’est grâce à l’insistance de
travaille à la DDA, fait part à Alain m’ont proposé de me faire visiter la ferme Gérard Savoye, Tonton Géo, que j’ai pu
d’un poste d’enseignant vacant au LAY. en cette belle après-midi de septembre. rester et être, au bout de quelques années
titularisée), ma gestion de cours s’est
Ce n’était pas forcément le type Et la première année s’est écoulée nettement améliorée. Je suis allée à la
d’emploi que nous cherchions, mais ainsi, avec une préparation intensive le Sorbonne suivre pendant une année la
comme il signale à M.Chabanel, matin très très tôt et l’aide de Fawzia,
le proviseur de l’époque, que j’ai le prof d’économie (une vraie, elle) que je XZuXIZI\QWVI]+)8-;L¼uKWVWUQM=V
même diplôme, celui-ci me propose des ne remercierai jamais assez. Les élèves autre monde ! Si j’avais dû employer le
heures de vacation et nous voilà qui n’avaient que quelques années de moins vocabulaire hyper pointu qu’employaient
que moi et venaient parfois manger à les enseignants et les étudiants qui
MUUuVIOMWV[ÅVIW \! LIV[]V la maison. Je ne me souviens pas de baignaient là-dedans depuis des années,
pavillon du LAY, route de Caudebec leurs noms, à part Franck Begusseau et mes pauvres élèves auraient eu bien du
en même temps que de nouveaux Guillaume Champion. Guillaume parti mal à suivre. Moi-même, je saturais.
enseignants : Ellen et Michel Berjon faire son compagnonnage en tailleur
(éducation socio-culturelle), Fawzia de pierre à l’issue du lycée et dont j’ai +¼M[\ XW]ZY]WQ UWV LM]`QvUM ÅT[
Benslimane (économie). appris le décès, à 50 ans à peine, dans s’appelle Vivien, car j’avais acheté un
le journal des Compagnons, un de mes livre de macro-économie complètement
Alain se retrouve prof de phyto et moi enfants étant lui-même compagnon. Ça compréhensible, par rapport à d’autres
prof d’économie et de phyto ! Oups… fait mal de perdre ses élèves ! Et ça m’est bien hermétiques, et dont le prénom de
arrivé trois ou quatre fois pendant tout l’auteur était Vivien.
Les cours d’économie à l’ESITPA le temps passé au lycée ! Et deux fois,
avaient lieu le samedi matin, autant dire j’ai vu revenir à la rentrée des élèves J’ai eu un peu tous les niveaux,
que sur les 88 étudiants de la promo qui avaient perdu leur bras pendant BEPA, BTA, bac D’, puis Bac
peu y assistaient. Me voilà donc debout pro et bac Techno, BTS… avec des
tous les jours à 4 heures du matin pour orientations nouvelles : agriculture puis
préparer des cours pour les Première et agro-alimentaire. Avec de nouvelles
terminale D’.
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