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n de surveiller de l’extérieur, l’intérieur du local qui est passé en atmosphère vicié.
Les accessoires pour ce faire sont constitués d’un révolver modèle 1873 avec des
cartouches à blanc et des ampoules de bromure de benzyle, le tout fourni par
l’État. Le bromure de benzyle est un liquide dont l’évaporation provoque un gaz
lacrymogène. Si le masque est mal ajusté, usagé ou pas à la taille de son propriétaire,
ce dernier s’en rendra compte après quelques minutes.

Le triage des victimes

Dès l’arrivée des victimes au poste de secours, le triage est obligatoire et urgent.
Il faudra isoler les victimes qui sont atteintes par des gaz persistants, de celles
qui ne le sont pas. Les premières ne doivent pas contaminer les secondes et à
fortiori les soignants et le personnel médical. Les intoxiqués seront répartis en
deux catégories. La première sera consacrée aux victimes de gaz persistants qu’il
faudra isoler d’urgence. La deuxième catégorie sera dédiée aux victimes par gaz
fugaces (les suffoqués, les comateux, les syncopés, les irrités et les gazés blessés).

On pourra reconnaître les blessés dont les vêtements sont imprégnés de vésicant
grâce à leur odeur : moutarde pour l’ypérite ou géranium pour la léwisite. Le
suffoqué présente une irritation des voies respiratoires et son odeur peut indiquer
la nature du gaz (eau de javel pour chlore ou foin pourri pour phosgène). Les
comateux ont perdu connaissance et ils présentent quelques convulsions. Sans
odeur spéciale des vêtements on soupçonnera l’oxyde de carbone et en cas
d’odeur d’amandes amères on peut pressentir l’acide cyanhydrique.

Pour soutenir le cœur, des cardiotoniques pourront être utilisés tels que :
la strophantine, la digitaline, la caféine, l’ouabaïne. A l’inverse il ne faudra pas
donner de médicaments inutiles voire dangereux comme l’adrénaline qui
favorise l’œdème pulmonaire. Il ne faudra pas pratiquer la respiration artificielle à
des suffoqués dont la poitrine se dilate normalement et donner de l’oxygène pur

d’une manière prolongée ou sous-pression.

Étiquette qui est accrochée sur le blessé après examen d’un médecin
du poste de secours. Au dos de cette étiquette sont demandés : observations
techniques, traitement, signature du médecin, ce qui permet de faire le tri des
blessés selon le degré d’urgence et de prescrire les soins les mieux adaptés.

(Collection, archives municipales de Rouen, dossier 4H 17/60).

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