Page 15 - memoire_lelouch
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La caméra de Lelouch remplace ici en quelque sorte la plume de l’écrivain,
le réalisateur déclara dans la note d’intention du synopsis 6« j’ai cherché à me
mettre dans la peau d'un cinéaste qui serait né en même temps que le
cinématographe (…) qui se serait inspiré des misères du Vingtième Siècle ».C ‘est
pourquoi, le film est romanesque pour le choix de ses personnages et de ses
actions. Il convient de remarquer toutefois que l'Histoire sera à nouveau perçue
comme dans les deux autres films, par des personnages et des situations fictionnels
reconstituant des évènements réels en toile de fond.
Via le personnage principal d'Henri Fortin fils, le réalisateur a créé une
sorte de Jean Valjean moderne. Le récit fera ainsi traverser au personnage les
faits marquants du vingtième le siècle : le cinématographe, la première et seconde
guerre mondiale, le génocide juif. Comme le héros de Victor Hugo, le personnage
ne sera pas dès le début un héros. Il traversera des épreuves, et ce n'est que petit
à petit qu'il deviendra bon.
Néanmoins, si les Uns et les Autres présentait des événements ancrés dans
une mémoire collective, Partir Revenir parlait d’Histoire de manière plus subjective ;
Dans les Misérables, cette fois-ci le réalisateur condense les « ingrédients » qui ont
fait la force des deux autres films : en effet, la mise en scène exploite ici dans un
même mouvement évènements réels et fiction. Le destin des personnages se trouve
pris dans un engrenage au même titre que ceux des Uns et des Autres. Le lien
avec Partir Revenir, peut se percevoir dans la relation qu’entretient la musique avec
l'image.
Toutefois ces trois films affichent une volonté de porter un regard sur des
événements historiques, par le biais d'une mise en scène forte. Les Misérables
marque en quelque sorte l'aboutissement de cette trilogie de l'Histoire : tout ce qui
était sous jacent et sous entendu dans les deux autres films, se révèle ici dans son
meilleur jour : à savoir par exemple, l’entrecroisement de destins et d’époques
différentes, l’utilisation de la caméra comme acteur à part entière, le lien
qu’entretient l’image avec le son…etc.
Ce qui compte pour le réalisateur, c'est de filmer une histoire forte ; mais
avant tout il convient de montrer des images au spectateur.
6 Voir la préface complète écrite par le réalisateur dans l’ouvrage consacré au tournage de ce film 13
Jean Philippe Chartier : Les Misérables, récit du tournage (1995) éditions Robert Laffont.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire
le réalisateur déclara dans la note d’intention du synopsis 6« j’ai cherché à me
mettre dans la peau d'un cinéaste qui serait né en même temps que le
cinématographe (…) qui se serait inspiré des misères du Vingtième Siècle ».C ‘est
pourquoi, le film est romanesque pour le choix de ses personnages et de ses
actions. Il convient de remarquer toutefois que l'Histoire sera à nouveau perçue
comme dans les deux autres films, par des personnages et des situations fictionnels
reconstituant des évènements réels en toile de fond.
Via le personnage principal d'Henri Fortin fils, le réalisateur a créé une
sorte de Jean Valjean moderne. Le récit fera ainsi traverser au personnage les
faits marquants du vingtième le siècle : le cinématographe, la première et seconde
guerre mondiale, le génocide juif. Comme le héros de Victor Hugo, le personnage
ne sera pas dès le début un héros. Il traversera des épreuves, et ce n'est que petit
à petit qu'il deviendra bon.
Néanmoins, si les Uns et les Autres présentait des événements ancrés dans
une mémoire collective, Partir Revenir parlait d’Histoire de manière plus subjective ;
Dans les Misérables, cette fois-ci le réalisateur condense les « ingrédients » qui ont
fait la force des deux autres films : en effet, la mise en scène exploite ici dans un
même mouvement évènements réels et fiction. Le destin des personnages se trouve
pris dans un engrenage au même titre que ceux des Uns et des Autres. Le lien
avec Partir Revenir, peut se percevoir dans la relation qu’entretient la musique avec
l'image.
Toutefois ces trois films affichent une volonté de porter un regard sur des
événements historiques, par le biais d'une mise en scène forte. Les Misérables
marque en quelque sorte l'aboutissement de cette trilogie de l'Histoire : tout ce qui
était sous jacent et sous entendu dans les deux autres films, se révèle ici dans son
meilleur jour : à savoir par exemple, l’entrecroisement de destins et d’époques
différentes, l’utilisation de la caméra comme acteur à part entière, le lien
qu’entretient l’image avec le son…etc.
Ce qui compte pour le réalisateur, c'est de filmer une histoire forte ; mais
avant tout il convient de montrer des images au spectateur.
6 Voir la préface complète écrite par le réalisateur dans l’ouvrage consacré au tournage de ce film 13
Jean Philippe Chartier : Les Misérables, récit du tournage (1995) éditions Robert Laffont.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire