Page 33 - memoire_lelouch
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s différents protagonistes des quatre coins du globe présents dans les premières
séquences d’ouvertures, sont ainsi réunis par une même destinée : le spectacle
humanitaire. Le film se clôt alors par la fin du gala.
Si destin fictif et Histoire se trouvent imbriquée dans un même espace-
temps, le deuxième film de la trilogie de l'Histoire Partir Revenir aura un regard plus
subjectif. Ainsi, Les Uns et les autres montraient des faits historiques avec réalité.
Ici, la seconde guerre mondiale n'est vue qu'à partir du point de vue de deux
familles: les Rivières et les Lerner. On peut noter ici une certaine évolution dans la
manière de filmer l’Histoire. Le regard sur des faits dramatiques, devient plus intime
et personnel. Dans les Uns et les autres, la voix off permettait de relier intimité des
personnages et réalité historique. Ici la musique et l'image, interviennent dans un
même mouvement. Le spectateur vit et ressent la scène de manière spontanée et
directe. La caméra apparaît comme un acteur à part entière, car la mise en scène
est plus « vive » que dans les Uns et les autres. La maîtrise technique du
réalisateur a gagné en fluidité pour l’enchaînement des plans et le rythme du
montage.
Dans les Uns et les autres, la voix off exprimait la pensée intérieure des
personnages pour prendre de la distance avec les événements historiques. Dans
Partir revenir, la voix off a disparu (dans les séquences historiques) pour laisser
place à une mise en scène dynamique où il y a une synergie entre la musique,
l'image et le montage.
La réalité historique et la fiction prennent ainsi corps de manière unifiée.
Puisque la voix off n’intervient plus, le réalisateur filme l'Histoire de manière frontale
sans intermédiaire.
Les acteurs ressentent l'événement au présent. Ils sont pris dans un
tourbillon et « happé » par celui-ci. La mise en scène via la caméra omnisciente,
est conçue de façon à ce que le spectateur perçoive de face l’évènement
historique. Il n'y a plus de distance entre la fiction et la réalité. L'émotion est un
moyen pour capter l'attention du spectateur. Celui-ci vit la fiction des personnages
et les évènements réels de manière active, guidé par l'impact de la musique du
concerto numéro 2 opus 18 de Sergueï Rachmaninov. Le rythme de la mise en
scène ne laisse pas le temps à celui-ci de réfléchir.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 31
séquences d’ouvertures, sont ainsi réunis par une même destinée : le spectacle
humanitaire. Le film se clôt alors par la fin du gala.
Si destin fictif et Histoire se trouvent imbriquée dans un même espace-
temps, le deuxième film de la trilogie de l'Histoire Partir Revenir aura un regard plus
subjectif. Ainsi, Les Uns et les autres montraient des faits historiques avec réalité.
Ici, la seconde guerre mondiale n'est vue qu'à partir du point de vue de deux
familles: les Rivières et les Lerner. On peut noter ici une certaine évolution dans la
manière de filmer l’Histoire. Le regard sur des faits dramatiques, devient plus intime
et personnel. Dans les Uns et les autres, la voix off permettait de relier intimité des
personnages et réalité historique. Ici la musique et l'image, interviennent dans un
même mouvement. Le spectateur vit et ressent la scène de manière spontanée et
directe. La caméra apparaît comme un acteur à part entière, car la mise en scène
est plus « vive » que dans les Uns et les autres. La maîtrise technique du
réalisateur a gagné en fluidité pour l’enchaînement des plans et le rythme du
montage.
Dans les Uns et les autres, la voix off exprimait la pensée intérieure des
personnages pour prendre de la distance avec les événements historiques. Dans
Partir revenir, la voix off a disparu (dans les séquences historiques) pour laisser
place à une mise en scène dynamique où il y a une synergie entre la musique,
l'image et le montage.
La réalité historique et la fiction prennent ainsi corps de manière unifiée.
Puisque la voix off n’intervient plus, le réalisateur filme l'Histoire de manière frontale
sans intermédiaire.
Les acteurs ressentent l'événement au présent. Ils sont pris dans un
tourbillon et « happé » par celui-ci. La mise en scène via la caméra omnisciente,
est conçue de façon à ce que le spectateur perçoive de face l’évènement
historique. Il n'y a plus de distance entre la fiction et la réalité. L'émotion est un
moyen pour capter l'attention du spectateur. Celui-ci vit la fiction des personnages
et les évènements réels de manière active, guidé par l'impact de la musique du
concerto numéro 2 opus 18 de Sergueï Rachmaninov. Le rythme de la mise en
scène ne laisse pas le temps à celui-ci de réfléchir.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 31