Page 64 - memoire_lelouch
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Le metteur en scène choisit comment réadapter Hugo en gardant l'esprit
du roman. Pour montrer l'humain, Claude Lelouch garde les mêmes personnages
que Victor Hugo. Mais son histoire réfléchit sur différentes époques : le début du
XXe siècle avec la Belle Époque, la première guerre mondiale, puis l'Occupation
jusqu'à la Libération. À cela s'ajoute le style du réalisateur, via le jeu des destins
croisés ; ainsi qu'une réflexion sur l'histoire du cinéma (comme nous l'avons vu plus
tôt). Le style Lelouch, c'est en quelque sorte revisiter l'Histoire en montrant des
faits marquants.
Car, dans pas mal de séquences du film, Lelouch essaie de concilier
cinéma intimiste et séquences spectaculaires. Voir par exemple la séquence de la
préparation du débarquement : nous voyons des avions dans le ciel, tandis que
nous entendons en voix off hors champ les personnages discuter des Misérables
de Victor Hugo. Ces deux plans sont typiques du style du metteur en scène :
en effet, le décalage entre la bande-son et la bande image sont un moyen pour
Lelouch d'affirmer sa spécificité.
Les destins qui se croisent par une mise en scène insistant sur le
montage alterné et un travail décalé sur le son et l’image ; sont un style récurrent
chez le metteur en scène. Dans ces Misérables, l'utilisation de la voix off apparaît
souvent comme un matériau filmique à part entière. Mais elle n'est jamais illustrative
ou ne crée pas un propos discursif sur l'image, comme c'est le cas dans les
séquences historiques des Uns et des autres. Le travail de la mise en scène est
ici plus proche du style de Partir Revenir. Pourtant, il y a des liens incontournables
entre Les Misérables et les Uns et les autres : les personnages subissent l'Histoire,
ils vivent malgré eux un destin qui les dépassent. Le scénario des Misérables et des
Uns et des autres est en ce point semblable. Aussi, nous pouvons voir un soin
similaire dans la reconstitution de l'Histoire en toile de fond. Les trois films ont une
utilisation importante de la musique. La musique dicte les images, on peut
cependant noter que le réalisateur a gagné en fluidité entre le premier film et ce
dernier.
La musique des Misérables est moins illustrative que dans le premier film.
La musique composée par Francis Lai, Didier Barbelivien, Éric Berchot ou encore
Michel Legrand permet de voir ce film comme une véritable symphonie (de la même
ampleur que Partir Revenir). Cette bande musicale apparaît comme un tempo, une
sorte de dynamique pour se compléter avec les images.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 62
du roman. Pour montrer l'humain, Claude Lelouch garde les mêmes personnages
que Victor Hugo. Mais son histoire réfléchit sur différentes époques : le début du
XXe siècle avec la Belle Époque, la première guerre mondiale, puis l'Occupation
jusqu'à la Libération. À cela s'ajoute le style du réalisateur, via le jeu des destins
croisés ; ainsi qu'une réflexion sur l'histoire du cinéma (comme nous l'avons vu plus
tôt). Le style Lelouch, c'est en quelque sorte revisiter l'Histoire en montrant des
faits marquants.
Car, dans pas mal de séquences du film, Lelouch essaie de concilier
cinéma intimiste et séquences spectaculaires. Voir par exemple la séquence de la
préparation du débarquement : nous voyons des avions dans le ciel, tandis que
nous entendons en voix off hors champ les personnages discuter des Misérables
de Victor Hugo. Ces deux plans sont typiques du style du metteur en scène :
en effet, le décalage entre la bande-son et la bande image sont un moyen pour
Lelouch d'affirmer sa spécificité.
Les destins qui se croisent par une mise en scène insistant sur le
montage alterné et un travail décalé sur le son et l’image ; sont un style récurrent
chez le metteur en scène. Dans ces Misérables, l'utilisation de la voix off apparaît
souvent comme un matériau filmique à part entière. Mais elle n'est jamais illustrative
ou ne crée pas un propos discursif sur l'image, comme c'est le cas dans les
séquences historiques des Uns et des autres. Le travail de la mise en scène est
ici plus proche du style de Partir Revenir. Pourtant, il y a des liens incontournables
entre Les Misérables et les Uns et les autres : les personnages subissent l'Histoire,
ils vivent malgré eux un destin qui les dépassent. Le scénario des Misérables et des
Uns et des autres est en ce point semblable. Aussi, nous pouvons voir un soin
similaire dans la reconstitution de l'Histoire en toile de fond. Les trois films ont une
utilisation importante de la musique. La musique dicte les images, on peut
cependant noter que le réalisateur a gagné en fluidité entre le premier film et ce
dernier.
La musique des Misérables est moins illustrative que dans le premier film.
La musique composée par Francis Lai, Didier Barbelivien, Éric Berchot ou encore
Michel Legrand permet de voir ce film comme une véritable symphonie (de la même
ampleur que Partir Revenir). Cette bande musicale apparaît comme un tempo, une
sorte de dynamique pour se compléter avec les images.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 62