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Ensuite le deuxième plan nous montre l'arrivée au camp, la nuit dans une
atmosphère brumeuse. Le troisième plan filme en gros plan des fours crématoires.
Ce montage très bref filme des images chocs sans pour autant tomber dans
l'atrocité. Le lien de la musique et l'image permet de retranscrire une émotion forte.
Sur le dernier plan nous entendons hors champ un son de prière, puis la séquence
suivante commence : les Allemands se rendent dans un couvent pour rechercher
des enfants juifs. Cette séquence met en scène la fille de André Ziman : Salomé
qui doit réciter sa prière à un officier allemand (celle-ci fait écho à la séquence
des Uns et des autres dans l'école) pour prouver son identité, elle sera sauve grâce
à la mère supérieure.

Par ailleurs, l'épisode de la Seconde Guerre Mondiale se clôt par la
séquence du débarquement ou Henri Fortin se trouve mêlée à l'Histoire. Cette
séquence se situe peu après les retrouvailles de Henri Fortin avec le fils de M.
Guillaume, (sorte de Thénardier moderne) dans l'auberge où il a grandi. La caméra
effectue un travelling circulaire panoramique de 180° autour d'Henri Fortin et de la
plage où va avoir lieu le débarquement.

Celui-ci est au coeur du film. Il est à la fois témoin et acteur des
événements. Le mouvement panoramique donne dès le départ une tonalité
spectaculaire à la séquence. Plan suivant nous voyons des jeunes filles
pensionnaires dans un couvent courant vers un abri pour le couvre-feu (dans une
lumière sombre). La caméra demeure d'abord détachée du groupe puis se focalise
sur les individus.

Le plan suivant commence sur la voix off de Rufus hors champ discutant
sur le personnage de Thénardier et Jean Valjean alors que l'on voit l'image des
avions du débarquement dans un cadre symétrique et ordonné pour renforcer cette
image spectaculaire.

Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 42
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