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s'agit du film il Faut sauver le soldat Ryan (1998 réalisé par Steven Spielberg) et
Le Pianiste (datant de 2002 réalisé par Roman Polanski).
En effet le film de Steven Spielberg, reconstitue le débarquement par une séquence
d'ouverture d'anthologie. Le réalisateur filme une déshumanisation progressive de
l'être humain ,avec un grand savoir-faire technique. Là où l’on peut rapprocher le
film de Lelouch avec celui de Spielberg, c'est par le sens de la mise en scène des
deux metteurs en scène. Nous percevons ainsi un gros travail au niveau de la
composition des plans, et un sens commun du montage et de l'utilisation de la
caméra.
Toutefois à la différence de Claude Lelouch qui filme avec réalité tout en
suggérant, Spielberg franchit un pas dans le réalisme cinématographique. La
séquence d'ouverture du débarquement place le spectateur au coeur de l'action. Il
s'agit d'une véritable expérience cinématographique car à la différence de Lelouch
qui exprime ce qu'il ressent par une image esthétique, cette fois-ci le spectateur se
trouve immergé en plein coeur du débarquement. Il vit l'action sans avoir le temps
de réfléchir sur l’image. Spielberg souhaite montrer la réalité du débarquement sans
compromis par l'utilisation de l'image et du son : le spectateur perçoit ainsi dès les
premières séquences la déshumanisation progressive de l'être humain, face à un
chaos et une perte de repères : l'homme devient une « machine » qui obéit au
corps de l’armée en perdant sa propre humanité (voir les plans où les soldats sont
déchiquetés par le tir des balles).
Cette séquence d'ouverture répond à la norme du cinéma hollywoodien
contemporain pour la notion de rythme et de vitesse34.Par ailleurs, tout le film de
Spielberg répond à la question morale et éthique de l'humain. Le personnage du
capitaine Miller incarné par Tom Hanks, s'interroge s'il est nécessaire de sauver un
seul être humain en sacrifiant la vie de plusieurs êtres humains ? Ainsi outre la
grande technicité de la mise en scène, le film est régit par cette notion d'éthique.
Le film de Lelouch Les Misérables, préfère filmer le courage de l'humain en
s'arrêtant juste à la limite de l'Irreprésentable ; à la différence de Spielberg qui
pousse le réalisme des séquences jusqu’à l’extrême.
34 . Afin de comprendre le style spécifique du cinéma américain contemporain, lire l'intégralité de l'ouvrage
suivant : Formes et obsessions du cinéma américain contemporain – auteurs Vincent Amiel et Pascal Couté.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 85
Le Pianiste (datant de 2002 réalisé par Roman Polanski).
En effet le film de Steven Spielberg, reconstitue le débarquement par une séquence
d'ouverture d'anthologie. Le réalisateur filme une déshumanisation progressive de
l'être humain ,avec un grand savoir-faire technique. Là où l’on peut rapprocher le
film de Lelouch avec celui de Spielberg, c'est par le sens de la mise en scène des
deux metteurs en scène. Nous percevons ainsi un gros travail au niveau de la
composition des plans, et un sens commun du montage et de l'utilisation de la
caméra.
Toutefois à la différence de Claude Lelouch qui filme avec réalité tout en
suggérant, Spielberg franchit un pas dans le réalisme cinématographique. La
séquence d'ouverture du débarquement place le spectateur au coeur de l'action. Il
s'agit d'une véritable expérience cinématographique car à la différence de Lelouch
qui exprime ce qu'il ressent par une image esthétique, cette fois-ci le spectateur se
trouve immergé en plein coeur du débarquement. Il vit l'action sans avoir le temps
de réfléchir sur l’image. Spielberg souhaite montrer la réalité du débarquement sans
compromis par l'utilisation de l'image et du son : le spectateur perçoit ainsi dès les
premières séquences la déshumanisation progressive de l'être humain, face à un
chaos et une perte de repères : l'homme devient une « machine » qui obéit au
corps de l’armée en perdant sa propre humanité (voir les plans où les soldats sont
déchiquetés par le tir des balles).
Cette séquence d'ouverture répond à la norme du cinéma hollywoodien
contemporain pour la notion de rythme et de vitesse34.Par ailleurs, tout le film de
Spielberg répond à la question morale et éthique de l'humain. Le personnage du
capitaine Miller incarné par Tom Hanks, s'interroge s'il est nécessaire de sauver un
seul être humain en sacrifiant la vie de plusieurs êtres humains ? Ainsi outre la
grande technicité de la mise en scène, le film est régit par cette notion d'éthique.
Le film de Lelouch Les Misérables, préfère filmer le courage de l'humain en
s'arrêtant juste à la limite de l'Irreprésentable ; à la différence de Spielberg qui
pousse le réalisme des séquences jusqu’à l’extrême.
34 . Afin de comprendre le style spécifique du cinéma américain contemporain, lire l'intégralité de l'ouvrage
suivant : Formes et obsessions du cinéma américain contemporain – auteurs Vincent Amiel et Pascal Couté.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 85