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x s’adossaient sur le mur des écoles primaires. Dans sa ville
de 20 000 habitants, les résultats étaient sans surprise et la droite
n’avait pas eu besoin d’être très créative pour remporter la ga-
melle depuis près de 40 ans. Il fallait de la propreté, une bonne
gestion des espaces verts, de la sécurité et une police municipale
armée qui tourne dans les beaux quartiers. Des structures an-
ti-SDF car les bancs ne sont pas faits pour s’affaler. Des terrains
de tennis en terre battue, une bibliothèque, une piscine, des com-
merces de proximité et quelques industries ou sièges sociaux de
grosses entreprises en périphérie. C’était toujours bien vu de faire
rentrer aisément l’impôt local pour pouvoir descendre la facture
du contribuable déjà souvent massacré par feu l’ISF… On ne peut
pas toujours donner, donner, donner, même quand on a beaucoup !
En cette période électorale, les mêmes têtes sortaient toujours du
fourré. Pour montrer leur carré Hermès sur le marché, poser la
première pierre d’une crèche face aux journalistes, se retrouver
à la générale de la Flûte Enchantée. Pour être élu fallait donner
un peu de soi, car il est évident qu’aucune personne normalement
constituée n’aimerait avoir toutes ces contraintes merdiques, ce
flot de galères et ce quotidien chiant comme la neige en avril.
Mais voilà, être élu était une reconnaissance et laissait un pe-
tit goût de pouvoir sur la langue. Ça attirait forcement les plus
faibles, les plus chaotiques, les plus déséquilibrés.
Être élu, c’était assouvir une ambition pathologique réservée à
des Hommes qui auraient dû s’orienter vers une toute autre forme
de thérapie. La quête de pouvoir était un virus incurable qui tou-
chait les humains les plus faibles .
Marge voyait bien qui-collait-pour-qui. Les macronistes, les in-
soumis, les écolos, les fachos du RN, quelques socialos et les din-
gues de Bruno Retailleau. Elle les détestait tous. Marge croyait
fermement au monde associatif qui lui, changeait la société à
son échelle. Elle savait depuis toujours qu’une femme battue se-
rait toujours mieux accueillie au CIDFF que dans un ministère.
Qu’une famille affamée trouverait sans faille un repas aux Restos
du Coeur et que l’ASAR ne laisserait jamais quelqu’un dormir
sous la pluie.
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de 20 000 habitants, les résultats étaient sans surprise et la droite
n’avait pas eu besoin d’être très créative pour remporter la ga-
melle depuis près de 40 ans. Il fallait de la propreté, une bonne
gestion des espaces verts, de la sécurité et une police municipale
armée qui tourne dans les beaux quartiers. Des structures an-
ti-SDF car les bancs ne sont pas faits pour s’affaler. Des terrains
de tennis en terre battue, une bibliothèque, une piscine, des com-
merces de proximité et quelques industries ou sièges sociaux de
grosses entreprises en périphérie. C’était toujours bien vu de faire
rentrer aisément l’impôt local pour pouvoir descendre la facture
du contribuable déjà souvent massacré par feu l’ISF… On ne peut
pas toujours donner, donner, donner, même quand on a beaucoup !
En cette période électorale, les mêmes têtes sortaient toujours du
fourré. Pour montrer leur carré Hermès sur le marché, poser la
première pierre d’une crèche face aux journalistes, se retrouver
à la générale de la Flûte Enchantée. Pour être élu fallait donner
un peu de soi, car il est évident qu’aucune personne normalement
constituée n’aimerait avoir toutes ces contraintes merdiques, ce
flot de galères et ce quotidien chiant comme la neige en avril.
Mais voilà, être élu était une reconnaissance et laissait un pe-
tit goût de pouvoir sur la langue. Ça attirait forcement les plus
faibles, les plus chaotiques, les plus déséquilibrés.
Être élu, c’était assouvir une ambition pathologique réservée à
des Hommes qui auraient dû s’orienter vers une toute autre forme
de thérapie. La quête de pouvoir était un virus incurable qui tou-
chait les humains les plus faibles .
Marge voyait bien qui-collait-pour-qui. Les macronistes, les in-
soumis, les écolos, les fachos du RN, quelques socialos et les din-
gues de Bruno Retailleau. Elle les détestait tous. Marge croyait
fermement au monde associatif qui lui, changeait la société à
son échelle. Elle savait depuis toujours qu’une femme battue se-
rait toujours mieux accueillie au CIDFF que dans un ministère.
Qu’une famille affamée trouverait sans faille un repas aux Restos
du Coeur et que l’ASAR ne laisserait jamais quelqu’un dormir
sous la pluie.
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