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bureau, ses gars traîneraient leur Air Max comme des ados et
lui irait défendre l’industrie agro. Tic-tac, tic-tac, tic-tac. Comme
tout était bien réglé !
Sur sa trottinette électrique, direction la gare, lui sauta à la gueule
un visage placardé au mur qui ne lui était pas inconnu.
« Le 25 mars, votre seule béquille, c’est Bertille ». La tronche
de sa voisine était en grand format dans toute la rue. « Ha bah
ça alors! » se dit-il. Puis monta le volume de son podcast pour
bien entendre l’imitation de Strauss-Kahn faite par Cantelou. Il
se marra doucement, se cala à sa place habituelle dans le wagon
24, sorti sa tablette et commença à s’envoyer une série qu’il aurait
oubliée dans un mois ! Le soir, il rentrerait vers 19h30, irait voir
Léopold, ensuite Timotée, ferait la conversation à BB puis s’en-
dormirait vers 22h devant un truc fait pour s’endormir. Tic-tac,
tic-tac, tic-tac.
Émelyne & Tibo
Tibo était hyper à l’aise avec la notion de « préférence nationale ».
Entre un Pakistanais intelligent et un Français abruti, son choix
était vite fait ! Pour lui c’était simple, il fallait fermer les frontières.
Il ne comprenait pas pourquoi son père avait été viré comme un
moins que rien alors que son voisin polonais accueillait oncles et
cousins pour bosser sur les chantiers du coin. Il ne pigeait pas pour-
quoi tous ces rebeus, qui détestent la France, ne retournent pas chez
eux en Arabie. Il n’y avait déjà pas de boulot ici, alors pourquoi les
Syriens seraient les bienvenus dans son pays ? Oui pourquoi ? Et
puis, il ne croyait pas en Dieu, mais la France c’était plutôt Jésus
et compagnie. Allah il s’en battait les noix. Pas manger de cochon,
la prière dans la rue sur un tapis volant et les attentats de barbus,
il trouvait que ça n’avait rien à voir avec sa culture de Français de
souche ! Fallait nettoyer rapidement. C’était ses convictions pro-
fondes. Il ne les criait pas sur tous les toits. Il voyait bien que tout le
monde n’était pas prêt à entendre la vérité. Celle qui fait mal, celle
qui fait réfléchir quand on en prend conscience. Mais lui, il en était
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lui irait défendre l’industrie agro. Tic-tac, tic-tac, tic-tac. Comme
tout était bien réglé !
Sur sa trottinette électrique, direction la gare, lui sauta à la gueule
un visage placardé au mur qui ne lui était pas inconnu.
« Le 25 mars, votre seule béquille, c’est Bertille ». La tronche
de sa voisine était en grand format dans toute la rue. « Ha bah
ça alors! » se dit-il. Puis monta le volume de son podcast pour
bien entendre l’imitation de Strauss-Kahn faite par Cantelou. Il
se marra doucement, se cala à sa place habituelle dans le wagon
24, sorti sa tablette et commença à s’envoyer une série qu’il aurait
oubliée dans un mois ! Le soir, il rentrerait vers 19h30, irait voir
Léopold, ensuite Timotée, ferait la conversation à BB puis s’en-
dormirait vers 22h devant un truc fait pour s’endormir. Tic-tac,
tic-tac, tic-tac.
Émelyne & Tibo
Tibo était hyper à l’aise avec la notion de « préférence nationale ».
Entre un Pakistanais intelligent et un Français abruti, son choix
était vite fait ! Pour lui c’était simple, il fallait fermer les frontières.
Il ne comprenait pas pourquoi son père avait été viré comme un
moins que rien alors que son voisin polonais accueillait oncles et
cousins pour bosser sur les chantiers du coin. Il ne pigeait pas pour-
quoi tous ces rebeus, qui détestent la France, ne retournent pas chez
eux en Arabie. Il n’y avait déjà pas de boulot ici, alors pourquoi les
Syriens seraient les bienvenus dans son pays ? Oui pourquoi ? Et
puis, il ne croyait pas en Dieu, mais la France c’était plutôt Jésus
et compagnie. Allah il s’en battait les noix. Pas manger de cochon,
la prière dans la rue sur un tapis volant et les attentats de barbus,
il trouvait que ça n’avait rien à voir avec sa culture de Français de
souche ! Fallait nettoyer rapidement. C’était ses convictions pro-
fondes. Il ne les criait pas sur tous les toits. Il voyait bien que tout le
monde n’était pas prêt à entendre la vérité. Celle qui fait mal, celle
qui fait réfléchir quand on en prend conscience. Mais lui, il en était
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