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it 35 ans et était un canon de beauté méconnue de tous.
Alex ne voyait que cela et c’est encore hypnotisé par cette sil-
houette qu’il s’approcha de l’accueil et demanda à voir Madame
De La Berthelière. Comme la veille au concert, il s’était déguisé
en bourgeois-catho-de-droite. Un col roulé en cachemire caramel,
un pantalon côtelé sur des petites boots vernies et une écharpe de
soie rouge pour le peps anticonformiste qu’il voulait entretenir
face à sa proie. Genre, la petite canaille de Neuilly-sur-Seine. Du
haut de ses 30 ans, il ne voulait pas passer pour un arrogant chas-
sant hors de ses terres, mais il fallait absolument faire comprendre
à Bertille qu’elle lui plaisait. Tous les moyens pour cela seraient
bons. De plus il n’avait pas senti son mari particulièrement ja-
loux. Alex ne voulait rien regretter. Cette femme le hantait depuis
un moment. Il fallait en savoir plus à son sujet.
Quand elle arriva par l’arrière de sa permanence avec une bouil-
loire à la main, la vapeur qui s’en dégageait l’enveloppait d’un
nuage céleste. Elle reconnut de suite ce jeune homme, qu’elle
avait laissé derrière elle au milieu de la route 12 heures aupara-
vant. Bertille ne pensait pas qu’il viendrait si rapidement. Elle
l’espérait seulement. Alex avait devant lui la Venus sortant des
eaux. À ses yeux, la lumière tombait toujours parfaitement sur
son visage et ses mèches de cheveux un poil rebelles, appelaient
au dévergondage. Pour lui, il n’y avait aucun doute sur le fait que
Bertille souhaitait vivre secrètement une folle histoire d’amour à
ses côtés. Pour la séduire il n’aurait qu’une seule chance, aucune
erreur n’était possible, il fallait jouer la prudence.
— H o Alexandre, vous êtes bien matinal. Désirez-vous une tasse
de thé ? lança la candidate comme si de rien n’était.
— J e suis plutôt café, si ça ne vous dérange pas, mais sinon une
eau chaude fera parfaitement l’affaire, je vous remercie.
Autant de banalités étaient assez écœurantes à écouter. Du vide,
du creux, du mou.
— E t donc vous habitez le quartier, comme c’est intéressant, vous
allez pouvoir me donner des informations de terrain, dit-elle
en s’esclaffant.
— A vec plaisir, je suis né ici et mes parents y habitent toujours.
Papa a son cabinet d’avocats rue Joffre depuis 40 ans.
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Alex ne voyait que cela et c’est encore hypnotisé par cette sil-
houette qu’il s’approcha de l’accueil et demanda à voir Madame
De La Berthelière. Comme la veille au concert, il s’était déguisé
en bourgeois-catho-de-droite. Un col roulé en cachemire caramel,
un pantalon côtelé sur des petites boots vernies et une écharpe de
soie rouge pour le peps anticonformiste qu’il voulait entretenir
face à sa proie. Genre, la petite canaille de Neuilly-sur-Seine. Du
haut de ses 30 ans, il ne voulait pas passer pour un arrogant chas-
sant hors de ses terres, mais il fallait absolument faire comprendre
à Bertille qu’elle lui plaisait. Tous les moyens pour cela seraient
bons. De plus il n’avait pas senti son mari particulièrement ja-
loux. Alex ne voulait rien regretter. Cette femme le hantait depuis
un moment. Il fallait en savoir plus à son sujet.
Quand elle arriva par l’arrière de sa permanence avec une bouil-
loire à la main, la vapeur qui s’en dégageait l’enveloppait d’un
nuage céleste. Elle reconnut de suite ce jeune homme, qu’elle
avait laissé derrière elle au milieu de la route 12 heures aupara-
vant. Bertille ne pensait pas qu’il viendrait si rapidement. Elle
l’espérait seulement. Alex avait devant lui la Venus sortant des
eaux. À ses yeux, la lumière tombait toujours parfaitement sur
son visage et ses mèches de cheveux un poil rebelles, appelaient
au dévergondage. Pour lui, il n’y avait aucun doute sur le fait que
Bertille souhaitait vivre secrètement une folle histoire d’amour à
ses côtés. Pour la séduire il n’aurait qu’une seule chance, aucune
erreur n’était possible, il fallait jouer la prudence.
— H o Alexandre, vous êtes bien matinal. Désirez-vous une tasse
de thé ? lança la candidate comme si de rien n’était.
— J e suis plutôt café, si ça ne vous dérange pas, mais sinon une
eau chaude fera parfaitement l’affaire, je vous remercie.
Autant de banalités étaient assez écœurantes à écouter. Du vide,
du creux, du mou.
— E t donc vous habitez le quartier, comme c’est intéressant, vous
allez pouvoir me donner des informations de terrain, dit-elle
en s’esclaffant.
— A vec plaisir, je suis né ici et mes parents y habitent toujours.
Papa a son cabinet d’avocats rue Joffre depuis 40 ans.
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