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H a mais vous êtes le fils de Natanael Spinozi, je ne savais pas.
— O ui, Alexandre Spinozi, pour vous servir Bertille ! dit-il d’un
ton chevaleresque.
Il la toucha en plein cœur. « Pour la servir » était la phrase idéa-
lement placée. Elle voulait une cour autour d’elle. Elle se rêvait
en reine mère ! Elle savait que ses enfants pourraient diriger le
monde. La discussion glissa sans aucune allusion à quoi que ce
soit, juste des commérages, du blablatage public, du ramassage
d’espace vert et des horaires de messe. Alex savait qu’il ne de-
vait pas s’éterniser en face d’elle pour éviter les maladresses et
surtout rester mystérieux, afin de susciter sa curiosité. Il se leva.
Elle tendit la joue. Il lui baisa la main. Bertille inclina légèrement
le menton sur sa gauche. C’était la seconde fois qu’il la faisait
rougir en moins de 24 heures.
Jean-Laurent
Le groupe Grouchon se portait à merveille. Il venait de lancer
une nouvelle marque Bio et elle cartonnait partout en Europe.
Il refourguait du poisson pané à la moitié des cantines scolaires
du territoire. Grouchon dominait farouchement la restauration
non-commerciale. L’entreprise familiale devenue multinationale
fabriquait des plats cuisinés pour la grande distribution, les en-
seignes de surgelés et les collectivités. Ils avaient aussi pour cœur
de cible les restaurateurs qui préféraient appuyer sur un bouton
de micro-ondes plutôt que de se faire chier à cuisiner. Et hop,
un croissant au jambon, une lasagne de bœuf et un fondant au
chocolat. Menu vendu 17,90 euros, acheté 5,60 le matin même.
12 balles de culbute par couvert. Le commerçant en envoyait 50
par service et ça faisait 600 balles de marge, sans avoir besoin de
payer un chef. C’était pas bon, mais c’était pas con.
Il y avait là un marché énorme à croquer et la boîte de Jean-Lo
en était la leader. Les caisses étaient pleines. Tous les 3 ans, un
point stratégique s’imposait pour faire rentrer les dollars. Le bio
était d’une évidence absolue. Jean-Lo pouvait donc déléguer au
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— O ui, Alexandre Spinozi, pour vous servir Bertille ! dit-il d’un
ton chevaleresque.
Il la toucha en plein cœur. « Pour la servir » était la phrase idéa-
lement placée. Elle voulait une cour autour d’elle. Elle se rêvait
en reine mère ! Elle savait que ses enfants pourraient diriger le
monde. La discussion glissa sans aucune allusion à quoi que ce
soit, juste des commérages, du blablatage public, du ramassage
d’espace vert et des horaires de messe. Alex savait qu’il ne de-
vait pas s’éterniser en face d’elle pour éviter les maladresses et
surtout rester mystérieux, afin de susciter sa curiosité. Il se leva.
Elle tendit la joue. Il lui baisa la main. Bertille inclina légèrement
le menton sur sa gauche. C’était la seconde fois qu’il la faisait
rougir en moins de 24 heures.
Jean-Laurent
Le groupe Grouchon se portait à merveille. Il venait de lancer
une nouvelle marque Bio et elle cartonnait partout en Europe.
Il refourguait du poisson pané à la moitié des cantines scolaires
du territoire. Grouchon dominait farouchement la restauration
non-commerciale. L’entreprise familiale devenue multinationale
fabriquait des plats cuisinés pour la grande distribution, les en-
seignes de surgelés et les collectivités. Ils avaient aussi pour cœur
de cible les restaurateurs qui préféraient appuyer sur un bouton
de micro-ondes plutôt que de se faire chier à cuisiner. Et hop,
un croissant au jambon, une lasagne de bœuf et un fondant au
chocolat. Menu vendu 17,90 euros, acheté 5,60 le matin même.
12 balles de culbute par couvert. Le commerçant en envoyait 50
par service et ça faisait 600 balles de marge, sans avoir besoin de
payer un chef. C’était pas bon, mais c’était pas con.
Il y avait là un marché énorme à croquer et la boîte de Jean-Lo
en était la leader. Les caisses étaient pleines. Tous les 3 ans, un
point stratégique s’imposait pour faire rentrer les dollars. Le bio
était d’une évidence absolue. Jean-Lo pouvait donc déléguer au
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