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femmes étaient sa garde rapprochée, son totem d’immunité,
interdiction d’y toucher.
À deux mois de l’élection, elle multipliait les actions. Réunion,
alliance, débat avec l’opposition. Tractation, porte à porte, émis-
sions de télévision. Bertille était sur tous les fronts, telle une ca-
pitaine de légion.
Pourquoi se lever, quand on pouvait lui apporter. Pourquoi mar-
cher alors que les autres se déplaçaient. Ainsi le venin se dilue.
Ainsi l’envahit la cigüe. Les habitudes changent de point de vue.
Une petite routine anormale s’installe. La vérité se décale.
Le pouvoir fait perdre la raison. L’Histoire est construite sur cette
fondation. Le pouvoir s’ancre dans nos frustrations depuis le pre-
mier jour de notre évolution. Il est évident que le besoin de do-
mination est une pathologie à la con. Mais elle est là et structure
notre monde. Elle est là et le détruit comme une onde. Une dé-
flagration lente mais si rapide. L’Humanité disparaîtra plus vite
qu’il n’en faut pour le dire. La quête du pouvoir est son mobile.
Régenter plus que cohabiter est dans le code source, dans notre
bile. Ne t’en fais pas.
Bertille ne s’en faisait pas, elle était conçue pour gagner. Sa famille
depuis toujours avait du pouvoir et génération après génération,
chacun acquérait le sien venant se cumuler à celui déjà amassé. Le
pouvoir se transmettait et ne se partageait jamais. Bertille le savait.
Elle en connaissait son goût, ses risques et tout ça l’attirait. En rien
cette élection n’était une distraction, c’était juste le fruit de son évo-
lution. La survie de son espèce. La sauvegarde de son nom.
Marge - 1985
Mitterand était en train de tout foirer. Convertir un espoir, en un
parti de pouvoir. L’utopie était finie. Le tournant de la rigueur
prit de l’ampleur. Le chômage décollait autant que l’inflation. La
relance stagnait autant que leurs ambitions. Tous voulaient rêver,
chacun se mit à creuser.
Marge accueillait beaucoup moins au BoulMich. Le soleil du
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interdiction d’y toucher.
À deux mois de l’élection, elle multipliait les actions. Réunion,
alliance, débat avec l’opposition. Tractation, porte à porte, émis-
sions de télévision. Bertille était sur tous les fronts, telle une ca-
pitaine de légion.
Pourquoi se lever, quand on pouvait lui apporter. Pourquoi mar-
cher alors que les autres se déplaçaient. Ainsi le venin se dilue.
Ainsi l’envahit la cigüe. Les habitudes changent de point de vue.
Une petite routine anormale s’installe. La vérité se décale.
Le pouvoir fait perdre la raison. L’Histoire est construite sur cette
fondation. Le pouvoir s’ancre dans nos frustrations depuis le pre-
mier jour de notre évolution. Il est évident que le besoin de do-
mination est une pathologie à la con. Mais elle est là et structure
notre monde. Elle est là et le détruit comme une onde. Une dé-
flagration lente mais si rapide. L’Humanité disparaîtra plus vite
qu’il n’en faut pour le dire. La quête du pouvoir est son mobile.
Régenter plus que cohabiter est dans le code source, dans notre
bile. Ne t’en fais pas.
Bertille ne s’en faisait pas, elle était conçue pour gagner. Sa famille
depuis toujours avait du pouvoir et génération après génération,
chacun acquérait le sien venant se cumuler à celui déjà amassé. Le
pouvoir se transmettait et ne se partageait jamais. Bertille le savait.
Elle en connaissait son goût, ses risques et tout ça l’attirait. En rien
cette élection n’était une distraction, c’était juste le fruit de son évo-
lution. La survie de son espèce. La sauvegarde de son nom.
Marge - 1985
Mitterand était en train de tout foirer. Convertir un espoir, en un
parti de pouvoir. L’utopie était finie. Le tournant de la rigueur
prit de l’ampleur. Le chômage décollait autant que l’inflation. La
relance stagnait autant que leurs ambitions. Tous voulaient rêver,
chacun se mit à creuser.
Marge accueillait beaucoup moins au BoulMich. Le soleil du
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