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sève de l’attraction. Jean-Laurent retira ses index et ses pouces
de chaque côté de la taille de Stéphanie et sans rien dire, se di-
rigea vers la sortie du réfectoire. Stéphanie attrapa Jean-Louis et
lui roula une pelle sans s’en apercevoir. Jean-Louis, lui, venait de
bisouter Isabelle, qui elle-même s’était bien fait avoir. En fait lors
de ces boums où tout tangue, c’était surtout la fête de la langue.
Dans la cour de récré trônait en son centre une ruine du siècle
dernier. C’est ici que les ados posaient leurs sacs et leurs fesses
pour fumer. Seule la lune les éclairait. Son premier baiser. Doux
comme de la pêche, chaud comme une flammèche. Un peu rapide
et maladroit. Un peu de bave, de mots tout bas. Il sentit deux
mains glisser dans ses poches arrières et une manivelle dresser
le jeans de son compère. Chacun s’éloigna rapidement dès qu’ils
entendirent un mouvement.
À ce moment Jean-Laurent savait que sa vie amoureuse serait très
compliquée. Le soir sous sa couette il rêvait de cosmonaute, de
chevalier et finissait toujours par se branler ! Il avait 16 ans, ça
c’était un fait !
Et là, maintenant il se languissait dans ses oligo-éléments à attendre
le retour de maman.
Jean-Laurent attrapa une serviette éponge. Fila chez ses parents
pour embrasser ses enfants. Roissy Terminal A. Dans quel pays le
duc voulait-il refaire sa vie ?
Tony
Il était de plus en plus indulgent avec son corps et davantage in-
transigeant avec sa façon de pensée. Il redoutait de retomber dans
sa vie d’avant. Celle où son métier faisait du mal aux gens, consu-
mait la planète et valorisait les fumiers. La mosquée, en fait, il
s’en foutait. Tony cherchait avant tout une forme de spiritualité
dans laquelle il pouvait autant se construire que se vider.
Ça aurait pu être un art martial, de l’origami ou un instrument tout
simplement. Il lui fallait quelque chose qui canalise ses idées et
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de chaque côté de la taille de Stéphanie et sans rien dire, se di-
rigea vers la sortie du réfectoire. Stéphanie attrapa Jean-Louis et
lui roula une pelle sans s’en apercevoir. Jean-Louis, lui, venait de
bisouter Isabelle, qui elle-même s’était bien fait avoir. En fait lors
de ces boums où tout tangue, c’était surtout la fête de la langue.
Dans la cour de récré trônait en son centre une ruine du siècle
dernier. C’est ici que les ados posaient leurs sacs et leurs fesses
pour fumer. Seule la lune les éclairait. Son premier baiser. Doux
comme de la pêche, chaud comme une flammèche. Un peu rapide
et maladroit. Un peu de bave, de mots tout bas. Il sentit deux
mains glisser dans ses poches arrières et une manivelle dresser
le jeans de son compère. Chacun s’éloigna rapidement dès qu’ils
entendirent un mouvement.
À ce moment Jean-Laurent savait que sa vie amoureuse serait très
compliquée. Le soir sous sa couette il rêvait de cosmonaute, de
chevalier et finissait toujours par se branler ! Il avait 16 ans, ça
c’était un fait !
Et là, maintenant il se languissait dans ses oligo-éléments à attendre
le retour de maman.
Jean-Laurent attrapa une serviette éponge. Fila chez ses parents
pour embrasser ses enfants. Roissy Terminal A. Dans quel pays le
duc voulait-il refaire sa vie ?
Tony
Il était de plus en plus indulgent avec son corps et davantage in-
transigeant avec sa façon de pensée. Il redoutait de retomber dans
sa vie d’avant. Celle où son métier faisait du mal aux gens, consu-
mait la planète et valorisait les fumiers. La mosquée, en fait, il
s’en foutait. Tony cherchait avant tout une forme de spiritualité
dans laquelle il pouvait autant se construire que se vider.
Ça aurait pu être un art martial, de l’origami ou un instrument tout
simplement. Il lui fallait quelque chose qui canalise ses idées et
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