Page 183 - I008786_BATv2
P. 183
e lui expliqua doucement son quotidien. Lui dit de suite qu’elles
ne se connaissaient pas depuis si longtemps, mais que toutes les
deux s’appréciaient vraiment. Parla de sa campagne, de son mari,
de ses enfants. Du faux attentat, des chaînes télé, de sa popularité.
Des 3 gars morts et des 2 autres exilés. Elle lui dit tout ce qu’elle
savait. Un tsunami de vérité. Un choc pour cette gamine alitée.
Bertille fut terrorisée. Elle ne voulait rien de cette vie-là. Son seul
besoin était d’être protégée. La petite fille demanda à sa nouvelle
amie de l’emmener loin d’ici et surtout, surtout de ne pas la lais-
ser avec son pseudo-mari.
Calmement Marge alla discuter avec Jean-Laurent. Elle savait
toujours trouver les mots justes pour expliquer une situation et
amener de la raison. Une heure plus tard, Édouard, le chauffeur,
attendait devant le manoir. Les valises étaient chargées. Les deux
femmes descendirent le perron. Une fenêtre les suivait du regard.
La Bentley fit crisser le gravier.
— O ù va t-on ? demanda Bertille blottie dans les bras de son ange.
— À Bréhat ma tendre enfant. Une île où personne ne t’embêtera.
J’y ai une cabane de pêcheur qui nous dorlotera le temps qu’il
faudra.
5 heures de route et de douceur. Sans un mot, sans angoisse et
sans pleur. Bertille se dit que son instinct l’avait sauvée en appe-
lant cette sagesse incarnée. Une fois sur l’embarcadère de l’Ar-
couest, elles montèrent sur Cupidon, une vedette monocoque
pouvant accueillir près de 200 passagers. En ce mardi midi de
février, ils étaient une dizaine à tout casser. Un pied-à-terre de
l’autre côté de l’eau. Le seul moyen de transport était un trac-
teur aménagé en petit-train. Les deux complices s’assirent. On
les déposa au bout d’un chemin. Pour le reste, il fallait marcher.
10 minutes d’embruns et d’alizé pour arriver sur cette plage sau-
vage du Guerzido. Face à elles trônait sur le bout d’un rocher
la Maison-Poisson. Des baies vitrées, une vie au rythme des
marées.
183
ne se connaissaient pas depuis si longtemps, mais que toutes les
deux s’appréciaient vraiment. Parla de sa campagne, de son mari,
de ses enfants. Du faux attentat, des chaînes télé, de sa popularité.
Des 3 gars morts et des 2 autres exilés. Elle lui dit tout ce qu’elle
savait. Un tsunami de vérité. Un choc pour cette gamine alitée.
Bertille fut terrorisée. Elle ne voulait rien de cette vie-là. Son seul
besoin était d’être protégée. La petite fille demanda à sa nouvelle
amie de l’emmener loin d’ici et surtout, surtout de ne pas la lais-
ser avec son pseudo-mari.
Calmement Marge alla discuter avec Jean-Laurent. Elle savait
toujours trouver les mots justes pour expliquer une situation et
amener de la raison. Une heure plus tard, Édouard, le chauffeur,
attendait devant le manoir. Les valises étaient chargées. Les deux
femmes descendirent le perron. Une fenêtre les suivait du regard.
La Bentley fit crisser le gravier.
— O ù va t-on ? demanda Bertille blottie dans les bras de son ange.
— À Bréhat ma tendre enfant. Une île où personne ne t’embêtera.
J’y ai une cabane de pêcheur qui nous dorlotera le temps qu’il
faudra.
5 heures de route et de douceur. Sans un mot, sans angoisse et
sans pleur. Bertille se dit que son instinct l’avait sauvée en appe-
lant cette sagesse incarnée. Une fois sur l’embarcadère de l’Ar-
couest, elles montèrent sur Cupidon, une vedette monocoque
pouvant accueillir près de 200 passagers. En ce mardi midi de
février, ils étaient une dizaine à tout casser. Un pied-à-terre de
l’autre côté de l’eau. Le seul moyen de transport était un trac-
teur aménagé en petit-train. Les deux complices s’assirent. On
les déposa au bout d’un chemin. Pour le reste, il fallait marcher.
10 minutes d’embruns et d’alizé pour arriver sur cette plage sau-
vage du Guerzido. Face à elles trônait sur le bout d’un rocher
la Maison-Poisson. Des baies vitrées, une vie au rythme des
marées.
183
