Page 133 - Brochure
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la carrière située rue Léon-Salva. Monsieur Gaquerel est chargé d’organiser
la vie dans ces abris et de gérer la maintenance des matériels. De plus il est
chargé de faire régner l’ordre à l’intérieur de ces pièces exiguës et certainement
malodorantes. Il rapporte que le nombre de personnes à s’y refugier est d’environ
300 à 500 pendant la nuit, en attendant la construction d’un abri aux environs
de l’église Notre-Dame-de-Lourdes. Le 30 avril 1944, il attire l’attention de son
supérieur hiérarchique en lui précisant qu’un nombre de personnes de plus en
plus important se réfugie dans ces abris. Il fait remarquer qu’en cas d’alerte, il n’y
aurait plus de place pour les personnes qui viendraient s’y réfugier en confiance.
D’autre part il réclame du gas-oil afin de faire creuser les galeries au moyen
d’un compresseur de la société Finet-Bigot, située 20 quai du Havre à Rouen.
L’utilisation d’un compresseur est nécessaire car le percement à la pioche serait
beaucoup trop long. Il souhaite également une pile pour sa lampe de poche et
du carbure de calcium afin d’alimenter les lampes à acétylène. Le 1er juin 1944
monsieur Gaquerel estime que 1 500 personnes se sont abritées pendant l’alerte
de la nuit dernière. Cette alerte a duré de 0 h à 24 ½. Il demande deux personnes
de la Défense passive supplémentaires pour faciliter l’entrée des femmes et des
enfants, afin d’éviter le comportement sans-gêne de certains habitués. La difficile
circulation de l’air dans ces conditions et la température avoisinant les 30 degrés
augmentaient la difficulté de séjour dans ces abris. Ce monsieur se plaint d’un
tout jeune homme se disant agent de liaison de la Défense passive et qui veut lui
donner des directives.
Il en informe donc son chef et lui demande comment doit-il agir dans ce cas
précis. Le 16 juin 1944, monsieur Gaquerel continue son rapport, il annonce la
venue de nouvelles recrues et indique les différentes responsabilités qu’il leur a
attribuées. Deux personnes munies de lampes portatives vertes sont destinées
au premier abri qui est le plus fréquenté. Trois personnes munies de lampes
portatives vertes sont destinées au deuxième abri qui est le plus grand et dont la
fréquentation est la plus élevée pendant les alertes de nuit. Deux personnes non
munies de lampes sont destinées au troisième abri, qui est utilisé par des sinistrés
lorsque les deux autres sont complets. Une fois encore monsieur Gaquerel
demande des lampes pour les surveillants qui n’en sont pas pourvus. On note
dans ces rapports le manque de moyen même simple, comme des piles ou des
lampes de poche qui font défaut.
Courrier en provenance du
ministère de l’Intérieur à Paris,
qui accorde un crédit de 600.000
francs afin de réaliser un poste de
secours dans la rue Léon Salva à
Sotteville-lès-Rouen. Ce courrier
en date du 30 septembre 1944
montre bien que la date de fin
de la guerre est incertaine et
que les populations doivent être
protégées. (Bibliothèque municipale de
Sotteville-lès-Rouen, fonds Mémoire de la
ville, MVC 1.15).
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la vie dans ces abris et de gérer la maintenance des matériels. De plus il est
chargé de faire régner l’ordre à l’intérieur de ces pièces exiguës et certainement
malodorantes. Il rapporte que le nombre de personnes à s’y refugier est d’environ
300 à 500 pendant la nuit, en attendant la construction d’un abri aux environs
de l’église Notre-Dame-de-Lourdes. Le 30 avril 1944, il attire l’attention de son
supérieur hiérarchique en lui précisant qu’un nombre de personnes de plus en
plus important se réfugie dans ces abris. Il fait remarquer qu’en cas d’alerte, il n’y
aurait plus de place pour les personnes qui viendraient s’y réfugier en confiance.
D’autre part il réclame du gas-oil afin de faire creuser les galeries au moyen
d’un compresseur de la société Finet-Bigot, située 20 quai du Havre à Rouen.
L’utilisation d’un compresseur est nécessaire car le percement à la pioche serait
beaucoup trop long. Il souhaite également une pile pour sa lampe de poche et
du carbure de calcium afin d’alimenter les lampes à acétylène. Le 1er juin 1944
monsieur Gaquerel estime que 1 500 personnes se sont abritées pendant l’alerte
de la nuit dernière. Cette alerte a duré de 0 h à 24 ½. Il demande deux personnes
de la Défense passive supplémentaires pour faciliter l’entrée des femmes et des
enfants, afin d’éviter le comportement sans-gêne de certains habitués. La difficile
circulation de l’air dans ces conditions et la température avoisinant les 30 degrés
augmentaient la difficulté de séjour dans ces abris. Ce monsieur se plaint d’un
tout jeune homme se disant agent de liaison de la Défense passive et qui veut lui
donner des directives.
Il en informe donc son chef et lui demande comment doit-il agir dans ce cas
précis. Le 16 juin 1944, monsieur Gaquerel continue son rapport, il annonce la
venue de nouvelles recrues et indique les différentes responsabilités qu’il leur a
attribuées. Deux personnes munies de lampes portatives vertes sont destinées
au premier abri qui est le plus fréquenté. Trois personnes munies de lampes
portatives vertes sont destinées au deuxième abri qui est le plus grand et dont la
fréquentation est la plus élevée pendant les alertes de nuit. Deux personnes non
munies de lampes sont destinées au troisième abri, qui est utilisé par des sinistrés
lorsque les deux autres sont complets. Une fois encore monsieur Gaquerel
demande des lampes pour les surveillants qui n’en sont pas pourvus. On note
dans ces rapports le manque de moyen même simple, comme des piles ou des
lampes de poche qui font défaut.
Courrier en provenance du
ministère de l’Intérieur à Paris,
qui accorde un crédit de 600.000
francs afin de réaliser un poste de
secours dans la rue Léon Salva à
Sotteville-lès-Rouen. Ce courrier
en date du 30 septembre 1944
montre bien que la date de fin
de la guerre est incertaine et
que les populations doivent être
protégées. (Bibliothèque municipale de
Sotteville-lès-Rouen, fonds Mémoire de la
ville, MVC 1.15).
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