Page 122 - I009461_BAT
P. 122
t seul à m’ennuyer. C’est pour cela que j’étais en
avance. Ensuite, j’ai rejoint mes parents à Paris et
j’ai commencé des études classiques de français, de
latin et de grec. Ma famille avait une passion pour la
langue française. Nous vivions parmi les livres. Mes
parents sortaient beaucoup, ils allaient au théâtre,
au cinéma… J’ai passé les deux bacs de l’époque :
lettres classiques et philo. Ensuite, je suis entré en
hypokhâgne, puis en khâgne, au lycée Louis-le-
Grand. Un jour, j’ai dit à ma mère, qui venait me
chercher pour aller manger un hot-dog, rue des
Écoles (en face de la Sorbonne) : « Je n’ai qu’une
envie, c’est de tout arrêter pour écrire des livres. »
C’était d’une outrecuidance incroyable. Mes parents
avaient toujours l’impression que tout ce que je faisais
ou allais faire était bien ! Ensuite, je le leur ai repro-
ché affectueusement : « Vous vous rendez compte
des dangers que vous m’avez fait courir, en me lais-
sant abandonner une khâgne pour écrire un livre à
dix-huit ans ! »

J’ai donc publié mes deux premiers livres aux
éditions du Seuil, à l’âge de dix-neuf ans, totale-
ment à l’abri du succès. Il faut savoir qu’il ne faut
jamais se décourager. Mes parents étaient dans le
milieu de la radio. Ma mère était attachée de presse
dans une grande maison d’édition musicale qui s’ap-
pelait – et s’appelle toujours – Paul Beuscher. Mon
père écrivait des chansons pour les Compagnons

120
   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127