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la Chanson, pour Maurice Chevalier, pour Tino
Rossi, pour André Dassary… Vivant au milieu de
tous ces gens-là, tout naturellement, je me suis mis à
aider mon père à terminer des sketches pour la radio
quand il était trop fatigué, puis à les écrire tout seul.
Les choses se sont alors enchaînées d’une manière
totalement illogique. Je n’avais pas encore fait mon
service militaire qui, hélas, existait à l’époque. J’écri-
vais des sketches pour Henri Salvador, sur Europe 1,
dans une émission qui s’appelait Salvadorissimo.
Henri, qui était immensément drôle, interprétait
des sketches tous les dimanches matin, il avait un
grand succès. Je me suis alors fait repérer par Jean
Poiret et Michel Serrault qui m’ont demandé d’adap-
ter pour eux une pièce de théâtre, Le Vison voya-
geur (qui se joue encore assez souvent). Puis, un beau
jour, je reçois un coup de téléphone : « Allô ! C’est
Serge Reggiani. » Je croyais que c’était un copain qui
me jouait un tour. Mais non ! Serge Reggiani me
dit : « Je passe en première partie de Barbara mardi
prochain à Bobino et je voudrais que vous m’écri-
viez une chanson. » Je lui réponds : « Monsieur, je
suis très honoré. J’ai déjà écrit des livres, des textes
pour la radio et des sketches, mais je ne sais pas
écrire de chansons. » Serge, qui était un homme doux,
merveilleux, très simple, très affectueux, me répond
que c’est pour cette raison qu’il vient me chercher.
Il avait alors quarante-huit ans, il avait publié un

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