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est impossible de parcourir l’ensemble de votre
œuvre, tant elle est prolifique. Je vous propose donc
de nous concentrer sur votre œuvre de scénariste
de cinéma et de parolier. Comment êtes-vous venu
au cinéma ?
J’avais un ami écrivain, Paul Guimard, le mari de
Benoîte Groult. C’était un romancier délicieux, char-
mant, très talentueux et très apprécié : il avait reçu le
prix Interallié, même si ce n’est pas parce qu’on a un
prix qu’on a du talent, et inversement. Il se trouvait
que je l’avais rencontré chez des amis et qu’il s’était
pris d’affection pour moi, un peu comme Reggia-
ni et comme certains aînés que j’ai connus plus tard
comme Claude Sautet et Yves Robert. Paul Guimard
avait donc écrit le roman Les Choses de la vie. Son
éditeur, Denoël, l’avait proposé à plusieurs produc-
teurs qui l’avaient tous refusé, estimant que c’était
impossible de faire un film avec une histoire pareille :
un type qui va se casser la gueule en voiture parce
qu’il vient de se disputer avec sa maîtresse ! Or Paul
m’invite en Bretagne dans sa maison, il me dit : « On
ira à la pêche et, le soir, on travaillera », afin d’éta-
blir une continuité, c’est-à-dire soixante ou soixante-
dix pages que l’on remettra ensuite à des metteurs
en scène ou à des producteurs pour savoir si cela
les intéresse sous une forme cinématographique. Je
travaille donc avec Paul pendant un mois et demi.
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œuvre, tant elle est prolifique. Je vous propose donc
de nous concentrer sur votre œuvre de scénariste
de cinéma et de parolier. Comment êtes-vous venu
au cinéma ?
J’avais un ami écrivain, Paul Guimard, le mari de
Benoîte Groult. C’était un romancier délicieux, char-
mant, très talentueux et très apprécié : il avait reçu le
prix Interallié, même si ce n’est pas parce qu’on a un
prix qu’on a du talent, et inversement. Il se trouvait
que je l’avais rencontré chez des amis et qu’il s’était
pris d’affection pour moi, un peu comme Reggia-
ni et comme certains aînés que j’ai connus plus tard
comme Claude Sautet et Yves Robert. Paul Guimard
avait donc écrit le roman Les Choses de la vie. Son
éditeur, Denoël, l’avait proposé à plusieurs produc-
teurs qui l’avaient tous refusé, estimant que c’était
impossible de faire un film avec une histoire pareille :
un type qui va se casser la gueule en voiture parce
qu’il vient de se disputer avec sa maîtresse ! Or Paul
m’invite en Bretagne dans sa maison, il me dit : « On
ira à la pêche et, le soir, on travaillera », afin d’éta-
blir une continuité, c’est-à-dire soixante ou soixante-
dix pages que l’on remettra ensuite à des metteurs
en scène ou à des producteurs pour savoir si cela
les intéresse sous une forme cinématographique. Je
travaille donc avec Paul pendant un mois et demi.
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