Page 42 - memoire_lelouch
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Cette pensée s'humanise via le personnage d'André Ziman qui explique à
Henri Fortin que les juifs se sont souvent trouvés sur les routes pour survivre..
Toutefois, afin d'expliquer cette période trouble de l'exode à la déportation, seules
quelques séquences retiendront notre attention à savoir : la délation, la torture
sous la gestapo, le passeur dans le jura et l'arrestation vers les camps.
Tout d'abord la délation se situe dans la séquence où les Ziman sont
dénoncés par une voisine, lorsqu'ils arrivent en Normandie : « je suis presque sûr
que ce sont des juifs. » La caméra alterne les points de vue sur ceux-ci en train
d’emménager et sur la voisine qui espionne. C'est à cet instant qu'ils vont prendre
la fuite vers le Jura. Durant le voyage, André Ziman continuera la lecture à Henri
Fortin. Aussi lorsqu’ils fuient à travers les bois pour échapper au contrôle allemand,
un plan attire notre œil : nous voyons Henri Fortin contrôlé par les gardes
allemands puis en arrière-plan, nous observons un prisonnier traversant avec sa
vache. Ce plan anecdotique est intéressant pour plusieurs aspects : tout d'abord il
donne une touche de légèreté, puis c’est aussi une mise en abyme de l'Histoire du
cinéma. En effet, la présence d’un prisonnier est de sa vache est un clin d’œil
amusé au film d'Henri Verneuil La Vache et le prisonnier. Après cette séquence,
Henri Fortin retrouve les Ziman à la sortie du bois. Sur la route André avec l'aide
d'Henri décide de confier sa fille dans un couvent par sécurité. Henri Fortin se fait
passer pour son père en l'accompagnant dans ce pensionnat de jeune fille. La mère
supérieure est un peu l'équivalent de Mgr Myriel (celle-ci est incarnée par Micheline
Presle).
Peu après cette séquence, les Ziman se rendent dans le Jura chez un
passeur travaillant dans une scierie où celui-ci cache des juifs. Alors qu’ils pensaient
avoir trouvé la liberté, leur voyage va tourner au drame. Ainsi, ce passeur va s'allier
avec les Allemands pour se débarrasser des juifs dans un carnage total.
Parallèlement à cette séquence, la mise en scène rejoint Henri Fortin arrêté par un
milicien français (sorte de Javert moderne, incarné par Philippe Khorsand) travaillant
pour la Gestapo suite à la dénonciation de la voisine des Ziman. Celui-ci est
questionné et torturé pour avoir aider des juifs. La séquence est musicale avec peu
de dialogue en se concentrant essentiellement sur le visage du tortionnaire (Philippe
Khorsand) un contrechamp nous montre brièvement la torture avec la présence
d'une baignoire pour faire avouer Henri Fortin. Le montage est cependant très
elliptique pour ne pas virer dans l'insoutenable.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 40
Henri Fortin que les juifs se sont souvent trouvés sur les routes pour survivre..
Toutefois, afin d'expliquer cette période trouble de l'exode à la déportation, seules
quelques séquences retiendront notre attention à savoir : la délation, la torture
sous la gestapo, le passeur dans le jura et l'arrestation vers les camps.
Tout d'abord la délation se situe dans la séquence où les Ziman sont
dénoncés par une voisine, lorsqu'ils arrivent en Normandie : « je suis presque sûr
que ce sont des juifs. » La caméra alterne les points de vue sur ceux-ci en train
d’emménager et sur la voisine qui espionne. C'est à cet instant qu'ils vont prendre
la fuite vers le Jura. Durant le voyage, André Ziman continuera la lecture à Henri
Fortin. Aussi lorsqu’ils fuient à travers les bois pour échapper au contrôle allemand,
un plan attire notre œil : nous voyons Henri Fortin contrôlé par les gardes
allemands puis en arrière-plan, nous observons un prisonnier traversant avec sa
vache. Ce plan anecdotique est intéressant pour plusieurs aspects : tout d'abord il
donne une touche de légèreté, puis c’est aussi une mise en abyme de l'Histoire du
cinéma. En effet, la présence d’un prisonnier est de sa vache est un clin d’œil
amusé au film d'Henri Verneuil La Vache et le prisonnier. Après cette séquence,
Henri Fortin retrouve les Ziman à la sortie du bois. Sur la route André avec l'aide
d'Henri décide de confier sa fille dans un couvent par sécurité. Henri Fortin se fait
passer pour son père en l'accompagnant dans ce pensionnat de jeune fille. La mère
supérieure est un peu l'équivalent de Mgr Myriel (celle-ci est incarnée par Micheline
Presle).
Peu après cette séquence, les Ziman se rendent dans le Jura chez un
passeur travaillant dans une scierie où celui-ci cache des juifs. Alors qu’ils pensaient
avoir trouvé la liberté, leur voyage va tourner au drame. Ainsi, ce passeur va s'allier
avec les Allemands pour se débarrasser des juifs dans un carnage total.
Parallèlement à cette séquence, la mise en scène rejoint Henri Fortin arrêté par un
milicien français (sorte de Javert moderne, incarné par Philippe Khorsand) travaillant
pour la Gestapo suite à la dénonciation de la voisine des Ziman. Celui-ci est
questionné et torturé pour avoir aider des juifs. La séquence est musicale avec peu
de dialogue en se concentrant essentiellement sur le visage du tortionnaire (Philippe
Khorsand) un contrechamp nous montre brièvement la torture avec la présence
d'une baignoire pour faire avouer Henri Fortin. Le montage est cependant très
elliptique pour ne pas virer dans l'insoutenable.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 40