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Enfin dans Les Misérables, en plus d’une relecture des évènements
historiques du XXème siècle, Lelouch propose « un regard réflexif sur le cinéma »1.
Par ses clins d’oeils à l’Histoire du cinéma, il poursuit sa vision de l’Histoire
tout en revisitant Victor Hugo.

De plus, Les Uns et les Autres mêlent évènements réels et fiction à travers
le destin de quatre familles de 1936 à 1980 dans quatre pays différents : Paris,
New York, Moscou, Berlin. La destinée de ces personnages se trouve liée par la
musique et la danse. Par ailleurs, les protagonistes vont survivre à travers les
moments marquants de la seconde guerre mondiale : le génocide juif, la bataille de
Stalingrad, le débarquement en Normandie.

Partir Revenir évoque le destin d’une famille juive déportée suite à une
dénonciation, dont seule la fille Salomé sort rescapée des camps de la mort. Celle-
ci relatera sa vie dans l’émission littéraire Apostrophes de Bernard Pivot. Là encore
Lelouch se sert d’un évènement clé de l’Histoire : la persécution des juifs pour
recréer une fiction intime et réaliste.

Dans Les Misérables, le réalisateur tente d’allier fiction et réalité en
transposant l’œuvre de Victor Hugo au XXème siècle. Le personnage central Jean
Valjean prenant le pseudonyme d’Henri Fortin, sera boxeur malfrat et résistant.
Celui-ci traversera la Première et Seconde Guerre Mondiale en aidant des juifs. Ainsi
dans ces trois films, Lelouch mélange fiction et réalité en s’imprégnant de l’Histoire
comme toile de fond via la destinée de personnages fictifs.

Notre réflexion s’articulera autour de trois axes. En premier lieu nous
verrons, à travers la fiction et la réalité, comment le réalisateur représente l’Histoire
en respectant la mémoire collective. Cet axe s’intéressera au scénario des différents
films et expliquera l’évolution filmique, dans la façon de retranscrire la réalité
historique d’une époque.

Le deuxième axe s’interrogera sur la mise en scène subjective de L’Histoire, à
travers le regard d’un cinéaste. Nous montrerons comment s’articule celle-ci, à
travers ce que l’on peut définir comme « le style Lelouch » ; c'est-à-dire, le travail
du montage, du cadrage et des mouvements de caméra, mais aussi le lien entre la
musique et l’image.

1 Pour reprendre l’expression de Pierre Berthomieu dans son article
« On a tous été Jean Valjean » P .62-63- Cinémaction n° 119 le Victor Hugo des cinéastes.

Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire 5
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